TAGuée

Envoyée en famille d’accueil suite à la mort de sa mère et au suicide de son père, Charlie est une multipoquée de la vie qui fait difficilement confiance aux autres et qui a un trouble de l’anxiété qui la fait réagir de façon incontrôlable devant certaines situations. L’adolescente n’est donc pas du tout emballée quand ses tuteurs lui annoncent qu’ils déménageront à St-Bruno et qu’elle doit y commencer la nouvelle année scolaire. Sûre de se faire pointer du doigt, Charlie a d’abord tendance à s’isoler, mais certains l’approchent et elle tente de nouer des liens. Seulement, son trouble de l’anxiété lui joue encore des tours et l’adolescente se rend compte qu’il faudra bien qu’elle fasse face à ce problème si elle veut pouvoir avancer…

Paru dans la collection Tabou, Taguée aborde le trouble de l’anxiété généralisée en mettant en scène une adolescente qui arrive difficilement à gérer cette réalité. S’il est accessible à tous les lecteurs, certaines scènes justifient l’indication 14 ans et + du roman.

Mon avis

Emmanuel Lauzon revient dans la collection Tabou après avoir parlé de TDAH et de décrochage avec une nouvelle histoire autour d’un trouble qui peut affecter plusieurs adolescents. L’écriture n’est pas toujours fluide, mais c’est un livre pertinent, dans ce sens où il vient offrir des repères et un modèle à ceux qui vivent avec cette réalité et permet aux autres de comprendre les gens qui en souffrent. Toutefois, s’il est intéressant de voir le quotidien d’une adolescente atteinte d’un TAG, Charlie a parfois des réflexions qui font qu’on sent un peu trop l’adulte derrière, l’intervenant qui veut donner des pistes, comme c’était le cas dans La rage de vivre. Les variations dans le niveau de langage, Charlie utilisant tantôt des mots plus près de l’oral et tantôt des termes sortis tout droit d’un dictionnaire, n’aident d’ailleurs pas à croire au personnage de l’adolescente. Cependant, Emmanuel Lauzon a ajouté à l’histoire une correspondance entre Charlie et une vieille dame âgée, initiée dans le cadre du cours d’éthique de l’adolescente. Si au départ on a l’impression que c’est surtout placé pour donner un peu de profondeur au récit, cette relation fonctionne bien, Violaine aidant Charlie à se faire confiance. Et là, on y croit. 

Merci aux éditions de Mortagne pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet!