À la suite d’ une histoire d’amour qui a tourné court, Christopher décide de relever le défi de son ami et de se mettre à la recherche d’une « femme d’expérience » sur internet. Alissa semble parfaite. Jolie, attentionnée et, surtout, sensible à son désir d’aller passer les Fêtes à Québec. En effet, Christophe a perdu sa mère à cause d’un cancer et, depuis, il voit son père se laisser complètement aller. Isolé, vivant difficilement son deuil, il a envie de retourner là où, pour la dernière fois, ils ont été une famille heureuse. Quand Alissa lui propose de l’amener dans cette ville, Christopher est ravi. Mais la femme a des intentions perverses derrière la tête et l’adolescent n’est peut-être pas vraiment prêt à affronter une « femme d’expérience »…
Paru dans la collection Zèbre dont certains titres s’adressent aux 10 ans et +, Le piège de l’araignée vise clairement un public plus âgé puisqu’il est question d’hameçonnage sur internet et d’agression sexuelle. Accessible, avec un graphisme crédible lorsque les textos s’insèrent dans le texte, ce roman peut rejoindre tous les lecteurs.
Une histoire intéressante, surprenante parce qu’on a ici affaire à un garçon qui se fait prendre et ça aurait pu être vraiment percutant, mais voilà, on n’y croit pas. Si le personnage de Christopher est bien construit, tout de suite installé avec ce vol à l’étalage dans les premiers chapitres, crédible, ce n’est pas du tout le cas de « la femme d’expérience » qui le traque. J’ai eu un malaise tout au fil du récit, parce que j’ai eu l’impression que l’histoire avait été d’abord écrite à l’inverse, avec une jeune fille comme proie. Alissa, elle, n’a de féminin que le nom, finalement, comme si elle avait été changée et qu’on avait oublié de modifier sa psychologie. Et c’est dommage parce que ça fait qu’on croit de moins en moins à l’histoire, qui est pourtant vraiment intéressante et servie par un graphisme très accrocheur, tant dans les illustrations (de véritables bijoux, entièrement constitués de traits qui font en sorte que les lecteurs plus âgés n’auront pas l’impression de lire un texte pour plus jeune) que dans les passages concernant les réseaux sociaux.
En bref? Plein de belles choses, mais l’impression que l’histoire a d’abord été autre chose et qu’on a oublié de modifier certains éléments, qui détonnent donc forcément.
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