M. Utterson, membre de la bonne société, vit de sa pratique du droit dans l’Angleterre du 19e siècle. Entre ses balades dominicales et ses soirées solitaires derrière ses livres très sérieux, cet érudit entretient quelques bonnes fréquentations parmi les gentilshommes de la bourgeoisie londonienne. Mais que se passe-t-il, depuis quelque temps, avec son vieil ami, le très estimable Dr Jekyll? Les pires rumeurs circulent. On verrait fréquemment entrer et sortir de sa demeure un homme des plus odieux, un certain M. Hyde. Ce dernier possèderait même la clé de la porte arrière! Ignominieux, il serait allé jusqu’à piétiner tout bonnement une fillette, simplement croisée dans la rue par un soir d’hiver. Dégouté par sa rencontre avec ce malheureux, Utterson décide de mettre en lumière les contours de cette absurde relation. Or, le Dr Jekyll lui assure de sa totale estime envers M. Hyde. Toutefois, près d’un an plus tard, lorsque tout indice porte à croire que la crapule a froidement assassiné sir Danvers Carew, Utterson ne pourra se résoudre à le laisser encore en paix…
L’étrange cas du Dr Jekyll et M. Hyde est un court roman écrit par le Britannique Robert Louis Stevenson (L’Ile au trésor) à la fin du 19e siècle. Le manuscrit ayant d’abord été brulé par la conjointe de l’auteur – une histoire aberrante, affirmait-elle! –, il a par la suite été édité et adapté à de nombreuses reprises ainsi que traduit partout dans le monde, dont pour cette traduction de 1947. Ce classique pour tous, né avant même que le concept de littérature jeunesse n’existe, est un roman policier qui peut plaire à un assez large public par ses thèmes, mais qui, de par sa complexité linguistique, plaira principalement aux lecteurs avancés.
L’étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde captive. La richesse de l’intrigue, les rebondissements saisissants, la narration à plusieurs voix réussie et la fin bouleversante confirment au lecteur qu’il tient entre ses mains un grand livre qui mérite son titre de classique. Aujourd’hui encore, le récit sert fréquemment de référence culturelle autour de la réflexion sur le bien et le mal chez l’être humain. Le lecteur se questionne, du début à la fin, sur les motivations qui poussent Jekyll et Hyde à agir respectivement en gentleman et en brute.
La beauté et la justesse de la langue écrite complètent ce court portrait des indéniables qualités du classique. Bien que cette richesse puisse constituer un obstacle manifeste pour les lecteurs moins aguerris, l’essentiel de ses pages, en excluant celles des premier et dernier chapitres, se révèle somme toute assez accessible. Pour les plus experts, le fort talent narratif de Stevenson devient un pur bonheur de précision et d’esthétisme!
De surcroit, sachez que cette édition présente de plaisants dessins de François Place réalisés à l’encre de Chine. Ceux-ci contribuent à faire ressentir l’ambiance sombre des nuits de Londres d’autrefois.
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