Yin vit avec son grand-père, Liu, depuis la mort tragique de ses parents. Chaque jour, elle vend le poisson que son grand-père pêche, mais elle préfèrerait l’accompagner dans ses voyages. C’est ainsi que par un soir d’orage elle se glisse dans le bateau de Liu à son insu et qu’elle assiste à un phénomène extraordinaire. En effet, dans les filets du vieil homme s’est prise une bête gigantesque, un dragon d’or. Touché par une balle venant d’un bateau japonais qui approche des côtes de la Chine, le dragon s’effondre et Yin tente de convaincre son grand-père de le ramener sur la terre ferme. Celui-ci doute que ce soit une bonne idée, mais il ne sait pas encore à quel point. En effet, avec les Japonais qui débarquent, les secrets seront encore plus dangereux…
Bande dessinée qui peut convenir à un public assez jeune puisque le récit principal est accessible et les dessins fort attirants, Yin et les créatures célestes peut aussi intéresser les plus vieux grâce à la qualité de l’histoire, mais aussi à la trame historique et aux multiples références.
Mon avis
Ce n’est pas nécessairement le genre de récit vers lequel je suis portée habituellement, mais cette bande dessinée, premier tome de ce qui est prévu comme un triptyque, est franchement surprenante.
Si le personnage de Yin, petite fille audacieuse, fait assez jeune et que l’histoire principale qui tourne autour de sa relation avec son grand-père et le sauvetage d’un dragon peut convenir à un jeune public, le plaisir se trouve d’abord dans le contexte historique. On est en Chine en 1937 et les Japonais attaquent, s’installent, luttent pour prendre le pouvoir. Si on le ressent bien dans le récit, les références historiques sont fascinantes dans les planches, l’illustrateur ayant fait de nombreuses recherches pour rendre parfaitement l’ambiance de l’époque, les décors, l’habillement.
Ce qui plait ensuite, ce sont les intrigues parallèles. Bien sûr, le premier tome sert surtout à tout installer, mais la suite semble prometteuse avec la présence du dragon qui, quoiqu’encore discrète, pourrait être explosive, le capitaine japonais qui semble garder un secret, la bande de gamins un peu louches que rejoint Yin, la fragilité du grand-père aussi, lui qui parait fort affecté par la mort de son fils.
En bonus, le visuel est attrayant, Yin rappelant certains mangas et l’influence générale venant clairement du cinéma d’animation. Si les décors en général sont bien, c’est surtout la capacité de Yu Xao à faire vivre l’émotion sur le visage des personnages principaux qui reste en tête. Une bande dessinée à conseiller et une série à suivre, donc!
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