Léo vit avec sa mère et sa petite sœur Sabine. La fin de semaine, elle va visiter son père et la seule personne qui s'entête encore à l'appeler Éléonore, sa belle-mère. Célibataire depuis longtemps, sa mère fait un jour la rencontre de Michel dans une soirée. Celui-ci s'immisce précipitamment dans leur vie de famille. Bien qu'elle soit ravie que sa mère soit enfin tombée amoureuse, Léo a soudainement l'impression de ne plus reconnaitre celle qui change et qui semble s'oublier devant l’homme qui partage maintenant sa vie. Son nouveau beau-père, même s'il semble gentil et un peu timide à leur première rencontre, se montre de plus en plus méfiant, jaloux, contrôlant, dominant, et puis très violent. Léo en souffre énormément. En plus d'être terrorisée, elle a honte et ne peut s’empêcher de se sentir coupable. À 14 ans, celle qui est l'enfant qui devrait être protégée devient un peu la mère de sa propre mère, celle qui ressent le poids de la responsabilité.
Afin d'atténuer la douleur, Léo se met à consommer de la drogue et de l'alcool de façon préoccupante, surpassant la consommation récréative, et fait du jogging en plein cœur de l'hiver afin de geler ses pensées, de ne sentir que son corps pour quelques instants de répit…
Prisonnière du silence a pour sujet principal la violence domestique. Le roman met en scène le cycle de la violence conjugale et surtout l'incidence de ce climat de maltraitance sur les proches des victimes directes, leurs enfants. À travers tout cela, l'auteure aborde les relations familiales; celle de Léo avec sa petite sœur, celle qu’elle entretient avec sa mère, avec son père qu'elle ne voit pas assez et sa belle-mère avec qui le lien se crée difficilement. C'est aussi le récit de la jeune narratrice qui vit les premières fois de l'adolescence; la première consommation de drogues et d'alcool, les premiers partys, le premier amour, le premier baiser. Publié dans la collection Tabou, ce livre s'adresse aux 14 ans et plus.
Mon avis
J'ai adoré ma lecture de ce roman à la fois choquant, mais pertinent. L'histoire démontre bien comment la violence peut devenir difficile à dénoncer. Il est intéressant que, en tant que lecteur, on soit témoin des rouages du cycle de la violence afin de mieux déchiffrer cette situation complexe et difficile à saisir de l'extérieur. Ce livre est excellent afin de mieux faire comprendre cette problématique aux lecteurs. Le fait que Léo soit dépeinte comme une adolescente ordinaire qui vit ses expériences de jeunesse, et ce, sans ton moralisateur, aide à croire au personnage.
« Elle pleure, son visage maculé de sang, ses beaux cheveux brillant de mille éclats de verre. Elle se tient la mâchoire à deux mains, et mes bras qui tentent de la consoler ne peuvent plus rien pour elle. »
On ne sent pas l'adulte qui décrit la vie d'une fille de 14 ans, mais bien une adolescente qui nous parle de son quotidien et du drame duquel elle se sent prisonnière. C'est un roman qui se lit d'un trait, divertissant malgré la dureté de son sujet qui porte à réflexion. Si certains passages sont très durs, on sent qu’ils sont nécessaires et que l’auteure a réussi à ne pas tomber dans l’excès.
Sophielit est partenaire des Librairies indépendantes du Québec (LIQ). Cliquez ici pour plus d'informations sur ce partenariat.
Excellent livre! C'est les seuls mots que je peux dire!!!!