La nébuleuse Alma

Le soir où Alma vient voir sa meilleure amie pour lui dire qu’elle a enfin embrassé Robin après de longues semaines d’attente et d’espoir, la réaction de Jade est plus que surprenante. Celle-ci dit à Alma qu’elle la trouve ennuyante, gamine, qu’elles ne partagent plus les mêmes centres d’intérêt. Bref, que tout est fini entre elles. Alma est stupéfaite. Il est vrai qu’elle ne s’intéresse pas trop aux SDF ou aux réfugiés syriens comme son amie, mais Jade et elle partageaient bien plus que ça, non?

Abordant le thème assez rare de la peine d’amitié, Luc Blanvillain met en scène une adolescente en laquelle on croit complètement dans La nébuleuse Alma. Narré au « je », ce récit est écrit dans une langue parfois riche et remplie de références littéraires qui s’adresse aux lecteurs intermédiaires et avancés.

Mon avis

C’est une histoire sympathique autour d’un sujet très intéressant. Les peines d’amitié sont plus fréquentes que ce que l’on pense et souvent autant sinon plus douloureuses que les peines d’amour. Celle mise en scène ici va toutefois plus loin, la raison du désintéressement de Jade n’étant pas réellement l’ennui. Mais ça, on le découvre au fil des pages, en même temps qu’Alma, si bien que ce fil conducteur accroche le lecteur au récit, celui-ci ayant autant envie que l’adolescente de comprendre ce qui a mené à ce brusque abandon.

Écrit à la première personne, narré par Alma, le récit parle aussi de la relation familiale de l’adolescente, de sa première histoire d’amour et de son questionnement général sur le bonheur. Au début, l’héroïne fait beaucoup plus jeune que les seize ans que l’auteur lui a donnés, mais au fil de l’histoire, notamment avec l’évolution de sa liaison avec Robin et son implication sociale, elle évolue. Le récit reste toutefois très bon enfant et pourra peut-être davantage rejoindre les plus jeunes lecteurs. L’écriture, Luc Blanvillain parsemant son récit de citations de Camus, de Verlaine et d’autres grâce au charmant personnage d’Oscar, le petit frère d’Alma, est cependant riche, visant surtout les grands lecteurs.

Merci à l'école des loisirs pour le roman!