Le sang des dieux et des rois

Héritier du trône de Macédoine, Alexandre n’est pas un prince comme un autre. Bien qu’habitué à la richesse, il se distingue de son père par sa capacité à voir vraiment les gens qui l’entourent et à ne pas hésiter à aider les gens du peuple. C’est ainsi qu’il a fait la rencontre de son meilleur ami et fidèle complice, Hephaestion, voyant au-delà des crimes de ce dernier, et qu’il rencontrera Katerina.

Venue de son petit village avec Jacob, son amour d’enfance et meilleur ami, dans le but caché de tuer la reine de Macédoine, Katerina n’en revient pas de sa chance alors que le prince Alexandre la remarque et l’invite au palais. Entre eux, la complicité est instantanée et vient troubler la jeune fille qui doit démêler de multiples secrets. Mais la sœur d’Alexandre ne voit pas d’un bon œil l’arrivée de la nouvelle, tout comme Jacob ne peut retenir sa jalousie…

De l’autre côté des mers, la promise d’Alexandre, la fougueuse Zofia, décide de s’enfuir du palais familial pour retrouver le soldat dont elle est amoureuse et partir en quête des légendaires Mangeurs d’Esprit. Mais les routes sont dangereuses pour les demoiselles qui ne sont pas habituées à se cacher…

Sept destins liés, sept destins à la croisée des chemins, voici ce que propose Le sang des Dieux et des Rois avec une intrigue où se mêlent aventure, magie et légendes. Rythmé par de nombreux rebondissements, ce roman choral est toutefois assez complexe et s’adresse aux lecteurs avancés.

Mon avis

Proposer une rencontre avec un Alexandre Le Grand adolescent est une idée tout à fait à la mode en Young Adult. Un riche héritier, un adolescent qui deviendra un homme accompli, un décor de rêves… mais tout le brio d’Eleanor Herman est d’avoir su aller plus loin en créant un personnage nuancé. Si on sent bien sa fougue et sa capacité à gouverner, on le sent hésitant parfois, se fiant à son instinct, mais troublé par son léger handicap. C’est ce qui fait la force du récit, ces personnages qu’on découvre au fil des péripéties et qui dévoilent plusieurs facettes d’eux-mêmes. Oui, certains restent très manichéens, mais le quintette principal est solide. Et malgré le nombre élevé de personnages, le lecteur parvient à suivre.

Côté intrigue, l’équilibre est juste entre les scènes d’action, les batailles dans l’arène étant particulièrement réussies, et les moments davantage descriptifs, la plume de l’auteur étant capable de rendre le tout très visuel et de faire passer l’émotion. Eleanor Herman n’est pas à ses premières armes avec les romans historiques et elle sait comment raconter en donnant suffisamment de détails pour capter l’intérêt sans ennuyer. Par ailleurs, elle a ajouté une touche de fantastique au récit. Coup de génie marketing? Si le style n’est pas particulièrement distinctif et que la critique en moi sent l’aspect très formaté autour du récit, je ne peux nier que ce roman est efficace, utilisant tous les codes à la mode dans une histoire rythmée par les changements de narration qui gardent le lecteur sur le bout de sa chaise. D’ailleurs, une série télévisée est déjà en préparation.

Merci aux éditions Robert Laffont pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet!