1899. Liberté et Carmine vivent toutes les deux dans la Cité-État de Larispem, l’ancienne ville de Paris devenue indépendante et égalitaire. Alors que la première est une mécanicienne hors pair, mais sans boulot, la deuxième fait partie de la confrérie des Louchébems, les bouchers, qui domine la ville. Ensemble, elles se rendent dans les vieilles maisons de noble en quête d’objets de valeurs afin de rembourser les dettes du frère de Carmine. C’est ainsi qu’un soir elles croisent le chemin des Frères de sang, des aristocrates qui ont bien l’intention de venir gâcher les festivités entourant le nouveau siècle. De son côté, Nathanaël n’a jamais rien connu que la vie morne et fade de l’orphelinat. Toutefois, quand il surprend une conversation des plus étonnantes et qu’il rencontre Valentine dans un cercle étudiant, sa vie change instantanément. Il semblerait bien qu’il soit plus spécial qu’il ne le croyait...
Roman steampunk complexe. Les mystères de Larispem propose une intrigue riche qui aborde les thèmes des liens du sang, des classes sociales, de la famille et de l’amitié et s’adresse aux lecteurs experts.
Œuvre gagnante de la deuxième édition du concours Premier roman Gallimard-RTL, Le mystère de Larispem est foisonnant, le genre d’histoire résistante pour lecteurs avertis qui demande une bonne dose de persévérance au départ, mais qui se révèle captivante. Comme pour La Passe-Miroir, qui a gagné le même concours il y a deux ans, l’univers du roman est particulier. Cette fois-ci on délaisse la magie, bien qu’il y ait quelque chose de bien spécial lié au sang des aristocrates cachés dans Larispem, pour se concentrer sur la science dans un monde tout à fait steampunk. Construit autour de faits historiques remaniés, de personnages ayant vraiment existés, Jules Verne, Sarah Bernhardt, et de l’argot (bien réel) des bouchers, ce Larispem dépayse complètement.
« Tu vois, Nathanaël, ce que je hais le plus chez les Larispemois, c'est cette façon de faire comme si Larispem était une cité entièrement neuve, née de leurs rêveries d'anarchistes. Voilà presque trente ans qu'ils changent le nom des rues, transforment les églises en club de discussion, en gares et en entrepôts. Pourquoi ? Pour que l'on oublie que Larispem n'est rien d'autre que Paris caché sous d'autres noms. »
Mettant l’histoire entre les mains de trois personnages principaux, Lucie Pierrat-Pajot multiplie les possibilités. Il y a bien l’intrigue principale autour d’un mystérieux livre qu’ont trouvé Carmine et Liberté et qui semble essentiel pour les Frères de Sang, mais celle-ci recoupe la mystérieuse maladie qui semble se propager au pensionnant de Nathanaël et le tout est en lien avec les destins personnels de Liberté et Carmine. Oui, la première partie est assez lente, se concentrant sur la description du quotidien des habitants de la Cité-État ce qui, bien qu’intéressant, ne permet pas de s’attacher aux personnages, mais la deuxième est rythmée, pétillante et prometteuse. À suivre...
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Je le mets immédiatement sur ma PAL!!!