Coney Island. Près de trente-mille créatures marines à l’allure humaine sont sorties de l’eau pour s’installer sur les berges. Alors que la population est déjà en alerte, que des barrières ont dû être élevées pour circonscrire certaines parties de l’ile et que seuls les habitants les plus pauvres sont restés, voici que certains Alphas intègrent le lycée de l’ile, ayant obtenu la permission du Président. Bien que curieuse et assez favorable à l’ouverture à l’autre, Lyric redoute l’arrivée des Alphas parce qu’elle sait que les yeux de tout le pays seront posés sur le lycée et qu’elle doit absolument passer inaperçue. Si elle réussit d’abord à faire profil bas, son plan s’écroule quand elle est choisie (et forcée) par le directeur pour devenir la « mentore » du prince des Alphas, Fathom... et le faire aimer la race humaine malgré les extrémistes qui n’attendent qu’une ouverture pour tuer le plus de “poiscaille” possible.
La déferlante est un roman fantastique qui parle de différence, mais aussi d’intolérance, de peur de l’inconnu, d’extrême droite et de violence familiale. À travers une histoire impossible, l’auteur questionne le lecteur et lui offre une réflexion sur son rapport aux autres tout en l’entrainant dans un récit romantique. Rythmé, mais assez complexe, le roman s’adresse aux lecteurs intermédiaires et avancés.
Dans la vague des dystopies, ce roman se distingue à cause de sa prémisse originale et des personnages surprenants qu’il met en scène. Si l’histoire est parfois un peu tirée par les cheveux, elle entraine le lecteur sur un chemin intéressant, celui de la xénophobie, de la peur de l’autre, des jeux politiques qui exacerbent les réactions des uns et des autres. Du coup, on est dans une histoire fantastique, mais on se questionne aussi sur notre réaction probable face à une arrivée massive de personnes différentes, potentiellement dangereuses (ce qui rappelle clairement l’actualité!).
C’est toutefois l’histoire à la Roméo et Juliette qui prend de plus en plus de place au fil du récit, Lyric succombant au charme de Fathom malgré son caractère bouillant et ses réactions excessives, et si le sentiment est partagé, il est clairement impossible. Humain et Alphas ne peuvent cohabiter et, alors qu’une menace encore plus grande est sur le point de survenir, la relation entre les deux adolescents pourrait bien causer un drame. Michael Buckley joue donc clairement sur deux tableaux et, si son style est fluide et les rebondissements nombreux, on ne peut s’empêcher parfois de se dire qu’il a pigé dans des éléments connus et appréciés pour créer un récit vendeur. Est-ce qu’on doit pour autant bouder son plaisir? Non! Mais on aimerait bien que le deuxième tome soit plus consistant, notamment en ce qui a trait aux Alphas parce qu’on en sait finalement bien peu sur leur mode de vie et que celui-ci a justement l’air vraiment accrocheur. À suivre!
Merci aux éditions Pocket Jeunesse pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet!
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