Comme un coup de poignard

Jeanne repousse toutes les avances de garçons depuis que sa relation avec Renaud s’est terminée quelques mois auparavant. Ce n’est pas qu’elle est insensible et ne rêve pas secrètement d’une nouvelle relation, mais elle est incapable d’avoir une relation sexuelle sans douleur. Elle a beau avoir consulté et faire des exercices, la situation ne semble pas vouloir changer et Jeanne est résignée à rester seule. Du moins, jusqu’à ce que Luka s’en mêle. Avec lui, sa carapace se fendille… Mais comment lui avouer que, pour elle, le sexe est une torture? Quel garçon normal voudrait d’une fille comme elle?

Publié dans la collection Tabou, Comme un coup de poignard aborde le thème des douleurs sexuelles. Arrivant à les démystifier dans un récit fluide et accessible, Ariane Charland signe un livre pertinent et nécessaire.

Mon avis

Environ 20 % des adolescentes souffriraient de douleurs sexuelles, mais celles-ci sont encore méconnues, passées sous silence en littérature jeunesse comme dans les magazines. C’était donc un thème tout désigné pour la collection Tabou et Ariane Charland a relevé le défi avec brio en créant un personnage qui souffre de vestibulodynie. Dès que quelqu’un, que ce soit Jeanne elle-même ou quelqu’un d’autre, touche à l’entrée de son vagin, ses nerfs s’emportent et la douleur éclate.

Si on sent parfois que l’auteure veut placer des faits et donner des exemples qui s’insèrent mal dans le récit principal (en lien avec d’autres types de douleurs sexuelles, notamment), ces passages plus didactiques sont peu fréquents et l’ensemble est très fluide.

L’intrigue autour de la relation entre Jeanne et Luka est bien construite et l’alternance des narrations permet de voir chacun évoluer face aux difficultés. Par ailleurs, Ariane Charland a créé plusieurs intrigues parallèles autour des employés du café où travaillent Jeanne et Luka, ce qui fait que le récit l’emporte sur l’aspect documentaire même si on ressort de cette lecture avec l’impression d’en connaitre davantage et d’être plus outillé si on fait face à cette situation.

En bref? Un Tabou original et nécessaire porté par une écriture fluide. On aime !

Merci aux éditions de Mortagne pour le roman !