Samantha a toujours été la première de classe. Engagée dans des tournois de débats, major de sa promotion, elle n’attend qu’une chose : terminer son secondaire pour enfin aller vivre à New York et étudier le droit à Colombia. Mais voilà, un an avant l’objectif, le diagnostic tombe : comme sa tante, Sam est atteinte d’une maladie dégénérative qui lui volera progressivement sa mémoire et ses capacités mentales. Sam doit donc créer de toute urgence un nouveau plan. Et c’est sur les pages d’un journal adressé à la Sam du futur qu’elle le fera. Peut-être que ce nouveau plan ne comportera pas un poste de juge après une florissante carrière d’avocate, mais il comportera de nombreux moments de bonheur…
En utilisant Samantha comme narratrice, Lara Avery lui permet de décrire avec beaucoup d’humour et d’autodérision les mois qui suivent le diagnostic de sa maladie, abordant du même coup les thèmes de l’adolescence en général, de la famille, de l’amitié et de l’amour. Bien que comptant plus de 400 pages, le roman reste accessible aux lecteurs intermédiaires puisque les caractères sont gros que plusieurs pages ne sont pas complètes.
Juste en lisant le résumé, on a une bonne idée de la fin. Même si elle veut être optimiste, Samantha est atteinte d’une maladie dégénérative qui ne lui laisse aucune chance. Memory book s’inscrit donc dans la lignée de la « sick litt » proposant des récits construits pour tirer les larmes du lecteur… et ça fonctionne!
Si Samantha est un peu étrange au départ, nerd solitaire courant les concours oratoires avec de grandes ambitions pour le futur, mais peu d’intérêt pour le présent, on s’attache progressivement à elle parce qu’on la voit changer au fil des pages, forcée par cette terrible maladie à adopter un autre point de vue. Sa voix est aussi particulière, tant dans sa façon de s’adresser aux autres que dans ses descriptions de la vie.
« Maman (nom féminin, quarante-deux ans): petite personne brune qui t'a donné la vie. On dirait un elfe de Tolkien avec des rides d'expression. Quand elle ne travaille pas, on la trouve au jardin, en bottes boueuses, en train de désherber son potager ou de maudire les lapins qui l'envahissent. À moins qu'elle ne soit en train de calfeutrer les fissures de l'abri de jardin ou de jeter un bâton à Puppy. En hiver, elle prend ses quartiers sur le canapé en cuir, emmitouflée dans une couverture. »
C’est un peu gros par moment, le garçon de ses rêves qui s’éprend d’elle presque instantanément, par exemple, mais le récit fonctionne, accroche le lecteur et fait rire et pleurer successivement. Si ce n’est pas un livre qui marque, c’est une lecture qui donne envie de croquer dans la vie!
Merci aux éditions Lumen pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet!
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