Sarah et moi

Quand sa sœur Sarah tombe dans le coma suite à un grave accident de vélo, Emma panique. Elle est persuadée qu’elle est responsable de son accident et ressent une terrible culpabilité, mais elle ne sait surtout pas du tout comment vivre sans celle qui est presque sa moitié même si, toutes les deux adoptées, elles sont si différentes. Quelques nuits après le drame, Emma se met toutefois à faire d’étranges rêves, des songes dans lesquels sa sœur vient lui rendre visite et lui parle d’étoiles à neuf branches vertes. Alors que les coïncidences se multiplient, que les étoiles spéciales de Sarah apparaissent dans la vie « réelle », Emma doit se rendre à l’évidence : sa sœur est peut-être dans le coma, mais son inconscient est bien actif. Un nouvel univers s’ouvre à elles…

Roman d’aventure se déroulant entre le monde réel et l’inconscient des rêves, Sarah et moi parle d’amitié entre sœurs, d’entraide, de persévérance, mais aussi de croyance, d’impossible, de capacités extraordinaires. Complexifié par l’alternance entre le récit du quotidien d’Emma et celui de ses rêves, il convient aux lecteurs intermédiaires et avancés.

Mon avis

Christian Tétreault invite le lecteur dans le surprenant territoire inconnu du cerveau avec ce roman qui oscille entre possible et impossible. Il utilise les cas bien réels d’êtres humains ayant réussi des exploits inexplicables, comme celui ayant été capable de rejouer une symphonie très complexe au piano après l’avoir entendue une seule fois alors qu’il n’avait jamais touché à un piano, ou encore cet autiste qui, après un vol d’une heure au-dessus de Manhattan a pu dessiner l’ile dans ses moindres détails en n’oubliant aucune rue ou aucun immeuble. Avec ces exemples, Il entraine son lecteur dans un univers bâti de croyances pour l’instant, l’inconscient, le pouvoir des rêves, les coïncidences. Il faut y croire, ou du moins avoir l’esprit ouvert, pour apprécier complètement l’expérience, mais l’histoire est bien construite et les rebondissements gardent le lecteur captif. S’il y a quelques maladresses dans l’écriture, des mots étranges placés dans la bouche des adolescentes, le tutoiement du lecteur qui ne fonctionne pas toujours ou des références quasi publicitaires aux iPod et iPad, l’ensemble est assez fluide. Et si tout cela pouvait réellement arriver?

Merci aux éditions de l'Homme pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet!