Le règne du Scorpion - Les prisonniers de la paix

Attention, ce titre est paru aux éditions les Malins au Québec, mais il est aussi paru aux éditions Lumen en Europe, sous le titre The Scorpion Rules.

Depuis qu’une intelligence artificielle, Talis, a commencé à régner sur le monde cent ans auparavant, une nouvelle règle a été instaurée. Pour régner, chaque dirigeant de pays doit concevoir un héritier… et l’envoyer au Préceptorat. Là, ces Enfants de la Paix grandiront surveillés par d’autres intelligences artificielles, seront éduqués pour leur futur rôle, devront se cultiver… et serviront d’otage. Si un dirigeant entre en guerre, alors son enfant perdra la vie.

Greta a toujours su qu’elle allait mourir. D’ailleurs, la dernière fois qu’elle est rentrée chez elle, sa mère a agi bizarrement et l’adolescente sent que c’est pour bientôt. Est-ce que sa fin prochaine est en lien avec le dernier arrivé du Préceptorat? Elian refuse son rôle d’otage, d’esclave, et, malgré les décharges envoyées par ses gardiens chaque fois qu’il émet une idée interdite, il ne peut s’empêcher de dire ce qu’il pense. À son contact, Greta change, elle craquèle le moule qui faisait qu’elle était prête à accepter son destin sans rien dire et cherche d’autres options que la mort. Mais le temps presse…

Le règne du scorpion est un roman d’aventures futuriste qui offre une intrigue aux multiples rebondissements. Complexe et assez long, il s’adresse toutefois aux lecteurs experts.

Mon avis

Dans la vague des dystopies, Erin Bow propose une intrigue différente qui repose sur un univers intéressant… mais peu expliqué. Le manque d’information dessert d’ailleurs mal le roman. Comme l’auteure ne prend pas le temps d’expliquer où on est, qui dirige, il est difficile de visualiser et les lecteurs moins habiles pourraient s’y perdre. En fait, les informations sont données au compte-goutte dans une première partie assez lente. Toutefois, une fois qu’on a toutes les cartes en main, l’intrigue prend son élan et est efficace malgré une écriture inégale. Le concept des Enfants de la Paix est digne d’intérêt et Greta est une héroïne en laquelle on croit. Si on croit un moment que son histoire avec Elian est prévisible, l’auteure utilise différents moyens, certains plus réussis que d’autres, pour nous surprendre. Il y a juste le moment où Talis arrive dans le Préceptorat qui semble vraiment tiré par les cheveux. Avec son esprit de gamin psychopathe, il ajoute du piquant au récit, je ne peux le nier, mais il est difficile de croire que c’est l’intelligence artificielle qui domine le monde depuis plus de cent ans…

En bref? Une dystopie différente construite autour de bonnes idées, mais quelques passages moins habiles.

Merci aux éditions Les Malins pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour la révision du billet!