Helen Wrexhall s’apprête à faire son entrée dans le monde, sous l’œil attentif de sa tante, Leonor, et de son oncle, lord Pennworth. Il faut dire que la mère d’Helen, morte dans ses circonstances étranges, avait un caractère trop vif pour une femme et a attiré le scandale sur la famille ; il n’est pas question qu’Helen fasse de même. Mais voilà, l’adolescente a aussi un vif tempérament et il se peut bien que sa fortune ne réussisse pas à lui donner l’aura d’un bon parti, encore plus quand Lord Carlson, un homme dont la réputation a été entachée, semble s’éprendre d’elle.
Toutefois, ce n’est pas au mariage que pense l’homme mystérieux, mais bien aux talents surnaturels dont semble avoir hérité Helen. Lui-même fait partie du Club des mauvais jours, un groupe qui cherche à protéger le peuple de créatures malveillantes, et il aimerait bien y introduire Helen… si la jeune fille réussit à se soustraire à l’œil de ses tuteurs!
Alison Goodman offre un roman qui oscille entre classique et originalité avec Lady Helen. Abordant les thèmes de la famille, du devoir et de la place des femmes dans une histoire remplie de rebondissements, elle s’adresse aux lecteurs experts.
Attention, nourriture pour grands lecteurs! Il faut en effet aimer lire pour oser se lancer dans cette brique (fort peu pratique à trimbaler partout avec soi), mais je dois dire que la lecture en vaut la peine. Pour une fois, la phrase d’introduction de la couverture, « entre Jane Austen et fantasy noire », est bien réelle.
D’abord, il y a le dépaysement, Alison Goodman ayant prêté une attention maniaque à rendre la riche société londonienne de 1812. Entre les décors, les soirées mondaines, le climat politique, les différentes classes sociales on s’y sent transporté. Puis il y a le côté « Jane Austen » avec la bienséance, la misogynie, les jeux de séductions et l’héroïne qui hésite. Heureusement, Helen refuse sa place de femme docile et ignare. Curieuse de nature, elle est déjà fonceuse avant de rencontrer lord Carlston et de découvrir ses pouvoirs. Parce que c’est dans l’étrange et le fantastique que nous entraine finalement l’auteure, dévoilant d’horribles créatures qui viennent piller l’énergie de leurs semblables. Voilà pourquoi existe le Club des mauvais jours, constitué d’hommes (surtout) qui luttent contre ces démons… à leurs risques et périls. Et voilà ce qui semble être le destin d’Helen. Du moins si elle renonce à la vie normale et parvient à renverser ceux qui croient qu’une femme n’est bonne qu’à jouer les seconds violons.
S’il y a quelques longueurs dans ce roman, notamment à cause des doutes d’Helen, l’ensemble est relevé, l’auteure arrivant à alterner les descriptions des soirées en haute société avec des scènes d’action enlevantes. On en ressort un peu essoufflé, mais clairement intrigué.
On nous promet une trilogie, c’est donc à suivre!
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