Maëlle était une adolescente normale. Sportive, amoureuse, rieuse, déterminée. Jusqu’à ce qu’elle se mette à passer des heures sur les réseaux sociaux, change d’habillement, s’isole. Sur Facebook, des amies qui deviennent ses « sœurs » lui ont parlé du massacre en Syrie et Maëlle veut réagir. Elle se convertit, devient Ayat. Le changement est drastique, mais son entourage n’a pas le temps de réagir avant qu’elle s’enfuie sur le chemin de la Syrie.
C’est en donnant la parole à sa mère, sa sœur, ses amis, son professeur et l’intervenante de la cellule de désenbrigadement, entre autres, que Patrick Bard raconte l’histoire de Maëlle et parle d’adolescence, de doutes, de certitudes, de rapt mental. Il le fait avec finesse, mais les thèmes abordés visent clairement un public assez âgé.
Les adolescents qui rejoignent Daesch sont très présents en littérature jeunesse cet automne puisque c’est terriblement d’actualité. Ce livre-ci sort toutefois du lot de par sa construction, chacun des témoignages permettant de voir, de comprendre une partie de la personnalité de Maëlle et sa transformation en Ayat.
Patrick Bard a perdu un ami dans les attentats de Charlie Hebdo et il a voulu mettre des mots sur quelque chose qui est difficile à appréhender. Toutefois, ce n’est pas juste le thème de l’embrigadement en général qui est abordé, mais aussi plus spécifiquement celui des femmes qui partent faire le Jihad avec certaines certitudes… qui se révèlent fausses. Il décortique les étapes de la manipulation, des premiers contacts, aux vidéos, aux explications, à tout ce qui est fait pour littéralement transformer la pensée de la victime. C’est perturbant, mais brillamment expliqué. Un livre à lire.
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