Samuel passe une semaine de vacances sur l'ile de Texel, aux Pays-Bas. Alors qu'il joue au soccer sur la plage avec sa famille, il est loin de se douter de l'imminente folie qui le sortira de sa zone de confort. La fracture au pied de son frère l'amène en effet à rencontrer une fille d'un an son ainée, Tess, qui s'apprête à exécuter son plan pour rencontrer son père biologique – qui est père sans le savoir! Cette fille au tempérament impétueux et aux 1000 idées farfelues en fera voir de toutes les couleurs à Samuel, avec qui elle se liera d'amitié tout en découvrant l'homme qui est son père. « Hé! Attends! Tu t'y connais en poissons-zèbres? »
Ma folle semaine avec Tess est un roman réaliste néerlandais, le premier traduit en français de l’auteur, mettant en scène les aventures quotidiennes de voyage d'un jeune garçon de 10 ans qui se questionne sur le sens de la famille et de l'amitié, sur vieillir et mourir. Il convient à tout lecteur dès 10 ans.
Quel bonheur que ce livre, et ce, de la première à la dernière page! Dès le début, le lecteur est accroché par le style bien développé de l'auteure, Anna Woltz : suite captivante d'évènements loufoques décrits en s'attardant sur des détails amusants, réflexions originales et attachantes des personnages, dialogues colorés et riches en sous-entendus… C'est avec un style fluide et tout en finesse qu'elle raconte l'extraordinaire beauté et banalité de la vie. Le lecteur attentif sentira le travail derrière chaque mot et chaque phrase, qui semblent prendre parfaitement leur place dans le roman. C'est d'ailleurs admirable comment les passages se font écho entre eux, reprenant constamment des idées précédemment exprimées dans un contexte nouveau. Tout est bien tissé et évolue avec grand naturel. On savoure, et on a hâte de tourner la page! On s'inquiète, et on a envie de rire en même temps!
« – Pourquoi devient-on aussi bizarre à la fin de sa vie? […] – Peut-être que c'est pour s'habituer à l'absurdité de la vie. Pour que ce soit moins triste de mourir. »
Même si les idées de Samuel font souvent sourire par leur candeur et originalité, elles sont également empreintes d'une certaine profondeur et font réfléchir. Et ce qui est encore plus comique, c'est la puissance avec laquelle l'auteure confronte ces idées avec celles des autres personnages, dont, bien sûr, Tess. Cette dernière, avec ses yeux étincelants, impulsive mais au coeur pur, qui n'a jamais peur du ridicule, vole pratiquement la vedette à Samuel : elle est encore plus bizarre et plus attachante! En outre, c'est elle qui le conduit dans des péripéties sans bon sens pour se rapprocher de son père inconnu. Bref, on ne peut que tomber sous le charme de ce duo.
Je conviens que le récit a parfois des tendances kitsch et ne réinvente pas le genre, mais cela ne m'a pas empêché de refermer le livre, émerveillé malgré une heure trop avancée de la nuit, en lâchant un « wow » bien senti. C'est le genre de livre qui fait du bien à lire, avec lequel on rit et grandit avec les personnages.
Merci aux éditions Bayard pour le roman!
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