Au départ de son père, Mathilde a dû quitter le cégep pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa mère, cette dernière ayant sombré dans l’alcool. Mais cette réalité où elle n’arrive à imaginer qu’un avenir gris, avec ce travail dans une épicerie où elle se fait sans cesse agresser verbalement par son patron, l’épuise et elle n’a plus qu’une envie : en finir. Mais sur le bord de la falaise, un jeune homme l’arrête. Mot refuse de parler de lui-même, mais il semble en savoir beaucoup sur tout le monde. Et à son contact, Mathilde arrive à percer le voile qui couvrait son regard…
Véronique Drouin s’attaque au thème de la dépression, du suicide, avec beaucoup de doigté dans ce roman qui mêle mystère, fantastique et réalité. Accessible, il s’adresse à un public avisé.
Aborder le suicide en littérature jeunesse est toujours difficile. Le thème est sensible, le traitement doit l’être aussi. Et Véronique Drouin le fait ici avec beaucoup de finesse. Le ras-le-bol de Mathilde arrive rapidement, mais il est expliqué, compréhensible. L’adolescente porte la responsabilité de la famille, voit sa mère se détruire à petit feu, ne voit pas comment elle pourrait envisager autre chose que ce travail qu’elle déteste. Mais l’arrivée de Mot change la donne. Mystérieux, ce personnage surprend et le lecteur attentif ne peut que se questionner : à quel monde appartient-il ? Au fil des heures, des chemins sur lesquels Mot l’entraine, Mathilde aperçoit de nouvelles perspectives, reprend espoir. Et bien que le thème soit lourd, l’humour, notamment grâce aux sarcasmes de Mot, n’est jamais loin. On en sort avec une dose d’espoir et avec l’impression d’avoir fait une belle rencontre.
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