Chez les Loteau, il y a deux papas amoureux, Papaye et Papadum, respectivement Yukonnais et Indien, deux mamans amoureuses, Mamandine et Mamenthe, respectivement Jamaïcaine et Mohawk, et sept enfants, certains biologiques et d’autres adoptés, tous plus différents les uns que les autres. Dans cette maisonnée où rien n’est jamais tout à fait droit, les enfants sont scolarisés par les parents et apprennent ce qui les passionne, que ce soit la liste des monarques ou bien le sumérien. L’important est de s’épanouir, ce que chacun fait à sa façon sans être jugé par les autres. Du moins jusqu’à ce qu’arrive le père de Papaye, vieil homme malade qui doit quitter sa maison au Yukon et a des idées bien arrêtées sur la vie. Si tous essaient de lui faire une place, Sumac doit même lui laisser sa chambre, il est difficile d’être ouverts face à un homme si plein de préjugés et l’harmonie pourrait bien ne pas durer!
Avec cette histoire où il est question d’homoparentalité, de scolarisation à domicile, de démence, de la question du genre et de tolérance, Emma Donaghue invite son lecteur à rencontrer une famille hors de l’ordinaire et une narratrice, Sumac, 9 ans, fort attachante. Toutefois, bien qu’écrit dans une langue accessible et mettant en scène une héroïne assez jeune, ce roman est complexifié par l’énorme galerie de personnages.
Il y a un peu l’esprit du film Capitaine Fantastique dans ce roman avec une maisonnée complètement disparate qui laisse une large part à la créativité des enfants, leur faisant confiance pour s’intéresser au monde et apprendre ce qu’ils souhaitent (et ce qui semble bien réussir). L’auteure a créé une famille bien spéciale, n’hésitant pas à montrer les qualités, mais aussi les défauts de chacun et la sensation de tribu se ressent même de l’autre côté des pages. Le plus chouette, c’est qu’on y croit complètement à cette famille qui comprend une hyperactive, une fillette qui préfère qu’on l’appelle Bruno, un petit génie, une rêveuse, une gothique qui préfère qu’on la laisse tranquille et des parents aux origines différentes qui se révèlent complémentaires.
Auteure du livre Room, qui a depuis été adapté en film, Emma Donaghu a fait le pari de la lumière pour sa première incursion en littérature jeunesse et Les Loteau plus un offre un récit joyeux du début à la fin même si on sent que l’arrivée du grand-père (rapidement surnommé Gripette) vient chambouler les habitudes et même les façons d’être de chacun. Le fait que la narratrice n’ait que neuf ans et raconte l’histoire à sa hauteur joue aussi pour beaucoup. Dynamique, cette lecture offre un bon divertissement et donne envie de s’ouvrir à l’autre, de faire preuve de tolérance, d’empathie. À suggérer aux 9-12 ans sans modération!
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Je n'ai pas beaucoup aimé ce livre. Pourtant, j'ai adoré le livre Les Vanderbeeker. Ces deux histoires ont plusieurs points communs, mais je n'ai pas accroché cette l'histoire. Je me suis dit que l'histoire allait peut-être s'améliorer au fil du livre, mais finalement non. Je ne recommande pas vraiment ce livre qui m'a laissé sur mon appétit...