E.V.E. est une Entité Vigilance Enquête, une des vingt intelligences artificielles responsables de la surveillance de la ville de Citypolis. Grâce à la puce électronique implantée sur la nuque de chacun des citoyens, elles voient tout et signalent le moindre délit, ce qui a mené à une chute drastique de la criminalité. Mais un soir, une jeune femme se fait agresser et E.V.E. ne voit rien, n’arrive pas à déterminer qui a pu lui faire du mal. Déterminée à comprendre ce qui s’est passé, E.V.E. se glisse dans la puce électronique de celle qui a été déclarée en état de mort cérébrale et lui redonne vie. Sauf qu’elle n’a pas prévu qu’être humaine lui ferait cet effet…
Entremêlant thriller de science-fiction et romance, Carina Rozenfeld offre un récit qui s’adresse à un public de romantiques friands d’action. Abordant les thèmes de la vie privée, de l’intelligence artificielle et du terrorisme, l’auteure s’adresse aux lecteurs intermédiaires.
La prémisse est intéressante avec cette société ultra surveillée. Rapidement, le lecteur comprend qu’il y a une faille dans le système et la quête de l’agresseur est intéressante même si c’est vraiment la dualité E.V.E./Eva qui est au centre du récit. Froide au départ, habituée à gérer et à analyser une multitude d’informations, l’I.A. est toutefois d’une grande candeur quand elle découvre la vie à travers les sens d’Eva. Obligée de rester discrète pour ne pas qu’Yvo, l’amoureux d’Eva, ou que l’inspecteur chargé de l’enquête se rendent compte du changement, elle est néanmoins comme une enfant par moment.
Comme à son habitude, Carina Rozenfeld est d’une grande efficacité dans la gestion de son intrigue. Si certains éléments sont un peu plus faibles, E.V.E. étant déjà assez « humaine » dans ses réactions au départ et le Prince, responsable des crimes qui se produisent au fil du récit est parfois très (trop) mou, le récit fonctionne bien et pose des questions intéressantes. Quelle liberté sommes-nous prêts à concéder pour une sécurité quasi totale? Une intelligence artificielle qui évolue doit-elle toujours être considérée comme une simple machine? E.V.E. elle-même se remet en question alors qu’elle se retrouve dans la peau d’une humaine et sait qu’elle aussi est surveillée, vue dans des moments de grande intimité. Ces scènes qu’elle observait froidement, vues de l’autre côté, sont presque dérangeantes. À quel point une société a-t-elle le droit de s’immiscer dans la vie de ses concitoyens?
Intéressant, non? Bonne lecture!
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