Depuis des générations, la famille Kagi, dernière héritière de la maitrise du feu, gouverne les monts Sounkyô dans une ile aux allures japonaises afin de protéger la région du Nord, Hokkaidô. Pour régner, Tatsuké utilise de son mieux son don avec le feu, mais l’arrivée d’une jeune femme étrangère aux facultés de guérison surprenantes vient bouleverser son équilibre. Forte, ayant survécu à de nombreuses horreurs, Midori accepte de rester près de lui, mais à la condition qu’il l’entraine, qu’il lui permette de devenir son égal. De cette union naitra Aki, jeune femme tout aussi téméraire que sa mère. Élevée pour être indépendante, entrainée, aussi rusée que ses pairs, Aki se voit toutefois confrontée à l’importance de la tradition. Et quand son père lui cherche un mari, la jeune femme devra trouver son propre chemin afin de pouvoir survivre dans cette société patriarcale.
Amoureuse du Japon, Valérie Harvey signe ici un récit imaginaire inspiré du peuple émishi, qui habitait le nord du Japon pendant la période médiévale. Bien que ponctué par des combats, le roman divisé en trois parties est avant tout centré sur le destin de deux femmes d’exception et aborde les thèmes de l’égalité homme femme, de l’attirance, de l’amour et de l’héritage. Dense et assez long, il convient aux lecteurs avancés.
J’ai mis longtemps à me décider à lire ce roman et je suis très heureuse de l’avoir fait parce que c’est un dépaysement bienvenu qui offre un beau moment d’aventure… et de douceur. En effet, bien qu’on soit dans un univers où la guerre n’est jamais loin et où les complots se suivent à intervalle régulier, il y a beaucoup de tendresse dans ce roman qui est surtout l’histoire de femmes qui doivent apprendre à conjuguer leur envie d’égalité et de se battre avec leur sentiment, notamment leurs histoires d’amour. Valérie Harvey a une plume pour raconter les premiers émois, les regards, la complicité qui se noue entre deux personnes (même si cela passe par de grandes tensions au départ!). Elle l’avait fait dans La pomme de Justine et c’est encore une fois ce qui ressort de ce récit qui parlera aux grandes amoureuses, encore plus si ce sont des filles de tête. Il faut aussi souligner la force des descriptions, que ce soit pour les paysages (grandioses) ou pour les scènes de bataille, bien rendues. L’équilibre est parfait et on ne s’ennuie pas. À quand un nouveau roman?
Sophielit est partenaire des Librairies indépendantes du Québec (LIQ). Cliquez ici pour plus d'informations sur ce partenariat.
Nouveau commentaire