Elles sont quatre amies. Inséparables. Ama et Lily, Rowan et Harper. Cette dernière a perdu sa jumelle, vaincue par l’anorexie, mais s’est reconstruite dans ce riche pensionnat en bord de mer, grâce au soutien des autres. Mais l’arrivée d’une nouvelle élève risque de tout chambouler. Convaincue qu’elle l’a aidée à passer son initiation en lui laissant une lampe de poche, Kirsty se rapproche d’Harper. Et cette dernière reconnait en elle des failles, des fragilités. Comme Harper, Kirsty a connu le deuil. Comme Harper, elle ne vient pas d’un milieu aisé, au contraire de toutes les autres filles. Mais plus elles se rapprochent et plus la première sent un malaise, d’autant plus qu’Ama, Lily et Rowan rejettent la deuxième…
Le nouvel opus de Cat Clarke aborde des thèmes sombres comme le deuil, l’anorexie et le mensonge, mais fait aussi une large place aux amitiés, de celles si fortes qui permettent de passer par-dessus tout. Rythmé et écrit dans une langue accessible, le roman convient aux lecteurs intermédiaires.
Il y a tout dans ce roman, un pensionnat huppé sur le bord de falaises, de grands vents et une fille psychologiquement déséquilibrée, pour que toute cette histoire tourne au tragique. Et pourtant, on reste sur le fil, sans passer de l’autre côté. Ce qui est bien… tout en étant un peu frustrant puisqu’on attend le climax, « le » moment… et qu’il n’arrive pas. Pas de fantastique, pas d’élue, pas de meurtre. Plutôt des mensonges qui s’empilent, des amitiés qui se questionnent, un passage vers le monde adulte qui est plus ardu que prévu.
Fidèle à elle-même, Cat Clarke propose des personnages nuancés et joue avec les perceptions du lecteur jusqu’à la fin. Ses thèmes trouvent aussi des échos chez le lecteur et j’ai aimé sa façon d’aborder l’anorexie et ses drames ainsi que les différentes orientations sexuelles possibles, sans en faire le centre de son récit.
S’il y a quelques longueurs, il n’en reste pas moins que c’est un roman psychologique qui captive, notamment grâce au malaise grandissant entre Harper et Kirsty, jusqu’à une finale surprenante (si vous n’avez pas peur de gâcher votre lecture, lisez la suite) :
Que l’auteure ait choisi une finale positive malgré tout, que ces filles aient compris que Kirsty souffrait davantage, qu’elles l’aient laissée raconter son histoire est rafraichissant. La « méchante » a droit à une rédemption et on aime… même si c’est un peu rapide.
P.S. Pour ceux qui, au Québec, ont raffolé de la série L’Académie, ce roman est parfait (tout comme ceux-ci)!
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