L'effet Matilda

Billet rédigé par Jean-François Tremblay, enseignant

Matilda ne doit pas être née dans la bonne famille. Alors que son père et sa mère, employés de bureau, ne vivent que par une routine stable et ennuyante, Matilda carbure aux défis et, malgré ses 12 ans, est une véritable scientifique inventrice – ou inventeuse, mais certainement pas inventeur! Il n’y avait que son grand-père pour la comprendre, hélas…

Un jour que Matilda perd injustement un concours d’invention à l’école, sa grand-mère, Mamie Joss, lui révèle qu’elle est astrophysicienne et qu’un épisode semblable lui est déjà arrivé. Elle a découvert une planète lointaine, 50 ans plus tôt, mais c’est son supérieur qui a hérité de toutes les distinctions. Apprenant à la télévision que ce professeur Smocks s’apprête à recevoir d’ici moins de deux jours le prix Nobel de physique, Matilda, qui n’en croit toujours pas ses oreilles, décide d’organiser une fuite avec Mamie Joss afin de se rendre directement en Suède. Là, elle souhaite débarquer en pleine cérémonie de remise des prix Nobel et faire éclater la vérité au grand jour.

L’effet Matilda est un roman de voyage et d’aventure fantaisiste intégrant régulièrement les sciences et le féminisme au récit. D’ailleurs, le livre est parsemé de petites capsules scientifiques et un dossier final présente succinctement de nombreuses scientifiques. On y apprend alors que l’histoire de Mamie Joss est inspirée par celle d’une vraie astrophysicienne anglaise, Jocelyn Bell Burnell. Le livre s’adresse à un lectorat débutant de 10 ans et plus, adepte d'aventures folles, de découvertes et d’ingéniosité.

À noter, le roman a été publié en 2018 dans la collection « dys » des éditions Castelmore.

Mon avis

C’est en Angleterre que débute ce périple fou pour le duo. Matilda n’a pas froid aux yeux, et c’est beau de la voir en action! Au fil des pages, le lecteur découvre une battante, déterminée et brillante, qui est prête à déplacer des montagnes pour assouvir sa soif de justice pour sa grand-mère. Leur passage en France, en Allemagne, au Danemark et en Suède ne se fait pas sans embuches! Continuellement, Matilda et Mamie Joss doivent utiliser leur cervelle afin de se sortir des pires situations : trou dans leur montgolfière « empruntée », poursuite par des douaniers ou policiers, lion à soigner, enlèvement par le crime organisé, rencontre avec un groupe de motards… La liste est longue! Et malgré toute l'intelligence de Matilda, c'est son amour pour sa grand-mère et cette complicité grandissante avec elle qui la mèneront jusqu'à l'autre bout de l'Europe contre vents et marées.

Il n’y a cependant pas que leur génie et l'amour qui les font avancer. Dans ce récit tout en bonhomie, une chance incroyable vient les sauver à maintes reprises. Cela peut être rigolo, mais je m’en suis lassé. Parfois, tout parait trop facile tellement le hasard est de leur côté, tellement les situations sont trop tirées par les cheveux, voire abracadabrantes. J'ai trouvé par conséquent que le roman manquait de mordant, que le lecteur ne s’inquiétait jamais vraiment du succès de l’entreprise. Mais d’un autre côté, probablement que l’aventure n’aurait pu être aussi relevée sans cette chance stupéfiante.

En bref, L’effet Matilda est un joli roman qui, bien qu’empreint de science et portant sur des sujets sérieux, dégage folie et légèreté.

Merci aux éditions Castelmore pour le roman!