Alice a dix-sept ans et est une jeune femme comme les autres pour son entourage, excepté qu’elle ne parle jamais de son passé. En fait, Alice n’existe que depuis six mois, depuis qu’elle est sortie du centre qui lui tenait lieu de prison et où elle a passé six années suite au meurtre d’une de ses amies. Elle était alors « JJ », comme la surnomment les médias, la dépeignant comme un monstre. Et quand un enquêteur privé fait son apparition dans le petit café où Alice travaille en espérant ne jamais être retrouvée, ce sont les flots de ses souvenirs qui déferlent sur elle. Qu’est-ce qui a fait que trois petites filles sont allées au barrage cette journée-là et que seulement deux en sont revenues ?
Il y a beaucoup d’aller-retour dans ce roman et cela demande une certaine adaptation au lecteur, mais le vocabulaire et l’histoire sont assez accessibles. La trame est essentiellement psychologique, faite de ces petits riens qui font que le monde d’un enfant s’écroule comme un château de cartes et de la reconstruction d’une jeune femme qui tente de reprendre une vie normale malgré le poids des souvenirs, de ce qu’elle a fait.
Ce sont des élèves qui m’ont conseillé ce roman que j’ai dévoré en une petite journée la première fois (comme c’est une réédition qui vient de paraitre, je l’ai relu… et ressenti la même chose). C’est très actuel comme lecture en raison de la relation des médias au crime et on se demande au fil des pages si notre curiosité n’est pas un peu malsaine. Qu’est-ce qu’on cherche vraiment ? Ce qui s’est passé dans la vie et dans la tête de Jennifer pour qu’elle commette son crime ou bien les détails dudit crime ? Un peu des deux, je crois. Sauf qu’à la différence des crimes dont on entend parler à la télévision ou dans les journaux et où il est impossible de comprendre toute l’histoire, celle de Jennifer Jones est livrée ici doucement, au fil des pages, laissant le lecteur plonger dans sa tête, dans sa réalité. Et ressentir de la compassion pour cette enfant qui n’a pas eu une vie facile, qui a certes des torts terribles, mais qui a sûrement le droit de se reconstruire après avoir payé son dû à la société. C’est un roman accrocheur, difficile à lâcher avant d’avoir tourné la dernière page, une œuvre qui fait réfléchir et qui génère beaucoup de compassion.
L'ancienne couverture :
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Superbe! C'est vraiment une merveilleuse lecture aux faits inattendus.