Salvador (dit Sally) n’a jamais connu son père biologique. À la mort de sa mère, quand il avait trois ans, il a été recueilli par Vicente, un homme profondément bon, qui l’a élevé comme si c’était son fils. Mais quand Sally se met à ressentir une colère qui l’amène à utiliser ses poings un peu trop souvent, il se pose des questions sur son père biologique. Sa meilleure amie Sam ne le reconnait pas non plus. Qui est-il vraiment ? En ces moments difficiles, Sam perd sa mère, la Mima de Sally va mourir d’un cancer, l’adolescent cherche ses repères.
Avec cette brique de près de cinq cents pages d’une écriture dense, Benjamin Alire Saenz propose un récit intimiste, assez lent, qui se concentre sur les petits moments du quotidien qui font ce que nous sommes. Pour grands lecteurs.
Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers, précédent livre de l’auteur, était magnifique, si bien que j’avais de grandes attentes au moment de commencer celui-ci. Je n’ai toutefois pas été convaincue par ce roman dont le rythme est très haché. Les chapitres sont courts, les dialogues tout aussi rapides, mais parfois un peu plaqués. C’est une brique et il y a plusieurs bouleversements dans la vie de Sally, mais plusieurs discussions, notamment entre l’adolescent et Sam ou entre lui et son père, semblent ne mener à rien si ce n’est qu’à montrer la complicité entre les personnages. C’est un roman sur le quotidien : celui d’un ado qui va avoir dix-huit ans et entrer à l’université, sur la vie et la mort, sur la relation de Sally avec ses proches (et son père, qui gagne la médaille du meilleur parent en littérature jeunesse!). Point. Sans feux d’artifice ou grand moment particulier. C’est un genre en soi et ce n’est pas mauvais, mais c’est sûr qu’il est préférable de le savoir avant, on évite aussi le sentiment d’attente qui se crée (ce qui a été mon cas) et qui gâche un peu l’expérience. Parce qu’on peut reprocher sa lenteur au récit, mais pas sa représentation des moments charnières de la vie, de la complicité, de la famille, de l’amitié et de l’adolescence.
Merci aux éditions Pocket jeunesse pour le roman et à Pierre-Alexandre Bonin pour sa révision de mon billet!
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