La vie de Cédric est toute tracée devant lui. Décidée à la fois par Katrina, sa blonde,, qui gère sa vie hors de l’école en lui disant comment s’habiller, à quel party aller, qui voir. Puis par sa mère, qui l’encourage fortement à poursuivre la tradition familiale et à devenir médecin. Peu importe si le moment où il se sent le mieux, c’est quand il a les mains dans un moteur de voiture. Mais quand son frère ainé s’enfuit en Inde et qu’il fait la rencontre (forcée) de Suki pour un projet scolaire, Cédric se rend compte qu’il a peut-être plus de choix qu’il le croit dans cette vie…
Si elle s’est concentrée récemment sur des titres davantage dans l’action, Sandra Dussault possède aussi un talent pour les histoires reposant davantage sur la psychologie et les émotions. Avec Oser pour soi, elle offre un récit qui parle de choix de vie, de famille, d’amour, de liberté. De ces choix qui feront les adultes qu’on sera demain. Pour les bons lecteurs de 13 ans et plus.
Après avoir autant craqué pour La cache et Le programme, je ne pouvais pas passer à côté de ce nouveau roman de Sandra Dussault, et ce, même si je ne suis pas une grande fan d’histoires d’amour habituellement. Et je suis bien contente d’avoir osé le lire parce que c’est un chouette livre.
Oui, on est dans une romance assez typique avec deux personnages qui se détestent au départ et le lecteur peut rapidement deviner quelle sera la fin, mais le plus intéressant est la route : voir Cédric se défaire de ses habitudes et accepter ce qu’il est, découvrir ce qu’il préfère vraiment au contact d’une ado affirmée, mais aussi fragile (parce que Suki a ses propres squelettes dans le placard et sa propre quête)… c’est beau. Par ailleurs, les personnages secondaires sont aussi bien dessinés et apportent au récit. Mention spéciale à Frank, le meilleur ami un peu con, toujours à faire des blagues de rots et de pets, auquel on croit dès le départ, et qui évolue aussi au fil de l’intrigue. Pas un changement drastique qui n’aurait pas été crédible, mais une ouverture vers la différence. Chouette!
Bref, j’ai aimé le récit. Par contre, quelques éléments m’ont dérangée. Oser pour soi, c’est le genre d’histoire un peu hors du temps. On sait que ça se passe maintenant, grâce à la technologie, les réseaux sociaux, la culture du bal de fin d’année. Alors pourquoi faut-il dire le titre de la chanson qui joue à la radio? Nommer le premier ministre en poste? Automatiquement (particulièrement quand on vient de sortir d’une élection et que l’homme à la tête du Québec a changé), ça date le livre. Sandra Dussault aime bien aussi jouer avec la langue de ses personnages et rendre les tics de langage comme les accents, mais celui de Havre-Saint-Pierre (cette idée de roadtrip est d’ailleurs vraiment intéressante) rend juste la lecture plus difficile. Même s’il est expliqué (ce qui est chouette), cet accent représenté par des élisons et des apostrophes détonne vraiment face au reste du roman et complexifie la lecture puisque le lecteur doit faire un travail conscient pour comprendre chacun des mots.
Heureusement, c’est juste un passage, et l’expérience globale est vraiment positive. Un roman « feel-good » qui donne envie de lire encore plus de Sandra Dussault. Cette auteure ne cesse de nous surprendre!
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