Depuis ce qu’on a appelé l’épidémie de la Fièvre bleue, tous les êtres humains ont des pouvoirs surnaturels, qui se dévoilent autour de treize ans. Si certains sont positifs (et que les plus utiles peuvent rejoindre les rangs de l’Académie et protéger les plus faibles), tous ne sont pas particulièrement agréables et certains sont même humiliants pour leur propriétaire. En attente de son test, Norman n’a qu’un souhait : un pouvoir correct, rien de dérangeant. Mais il semblerait que son problème soit autre : en fait, Norman n’a pas de super pouvoir. Et il comprend rapidement qu’il doit le cacher, ce qu’il réussit un moment à l’aide de ses amis . Mais ça ne dure pas et il se retrouve bientôt entre les mains d’un mystérieux homme d’affaires qui était prêt à payer bien cher pour lui mettre la main dessus…
Récipiendaire du prix du Premier roman Gallimard jeunesse 2018, Norman n’a pas de super-pouvoir est un récit fantastique rempli d’action. Dynamique, écrit dans une langue accessible et parsemé de dialogues, il convient aux lecteurs intermédiaires.
Après avoir autant aimé les deux premiers récipiendaires de ce prix, La Passe-Miroir (un chef-d’œuvre, rien de moi) et Les mystères de Larispem, j’avais de grandes attentes. Et si on est cette fois encore tout à fait ailleurs (après la fantasy et l’uchronie steampunk, voici l’aventure fantastique), le moins qu’on puisse dire c’est que j’ai vécu un très chouette moment de lecture.
En fait, Norman n’a pas de super-pouvoir, c’est un vrai film de superhéros en livre avec des personnages d’ados sympathiques et crédibles (malgré les pouvoirs), un bon équilibre entre scènes d’action et psychologie et une bonne dose d’humour, le tout sans temps morts. En fait, Kamel Benaouda livre un récit équilibré qui nous plonge dans le fantastique (un monde où tous ont des pouvoirs, le rêve) tout en touchant des émotions universelles : le besoin d’être reconnu par ses pairs, l’amitié, l’entraide, la vengeance, la famille… À noter aussi que si le personnage principal est un garçon, les personnages féminins sont intéressants et forts. Seul bémol (eh oui…), tous les adultes, et particulièrement les « vilains », sont très stéréotypés. Peut-on le reprocher ? Après tout, c’est un livre de superhéros… mais ce qui dérange, c’est qu’ils détonnent parce que tant les personnages principaux, adolescents, se dévoilent en plusieurs nuances, tant les adultes semblent manquer de nuances (sauf la formidable grand-mère de Norman, qui est l’exception qui confirme la règle). Heureusement, l’accent est mis sur l’aventure des plus jeunes et le quatuor formé par Norman, Agathe, Franck et Jibril et l’univers créé autour d’eux fonctionne très bien. Mention spéciale aux pouvoirs très originaux de certains. Ça a dû être chouette à imaginer !
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