Mayapur

Billet rédigé par Geneviève Bossé, enseignante

Attention, ce billet est le troisième de la série, ne gâchez pas votre plaisir et lisez Hare Krishna et Hare Rama.

Mikael et Johanna s’apprêtent à vivre une aventure unique : résider un an à Mayapur, en Inde, où leur spiritualité reliée à Krishna prendra tout son sens. Contre toute attente, lors d’un arrêt dans un ashram de yoga, Joanna annonce à Mikael que cet endroit sera plutôt leur destination, qu’il n’est plus question de se rendre à Mayapur. Il ne comprend pas son amoureuse qui désire s’éloigner de Krishna qui, dit-elle, l’empêche de vivre selon ses pleines capacités. Elle veut se sentir vivante et elle croit que sa présence à l'ashram lui permettra de l'atteindre. Mikael abdique et les quelques jours prévus se transforment en semaine et en mois. Pendant son séjour, le jeune homme est confronté à la violence, à la jalousie et à la peur. Réussira-t-il à faire disparaitre ses anciens démons? Doit-il accorder sa confiance à Satya, le moine responsable? Son couple a-t-il une chance de survivre? Bien des questions auxquelles Mikael cherche des réponses…

Divisée en quatre parties (hiver, printemps, été, automne), l’histoire narrée par le personnage principal traite de thèmes tels que la spiritualité, la quête de soi et l’amour. Bien que le vocabulaire soit simple et efficace, la densité du propos plaira davantage à des lecteurs intermédiaires.

Mon avis

François Gilbert clôture sa trilogie avec un roman qui se déroule uniquement en Inde, ou presque. Dès les premières pages, le couple n'est pas sur la même longueur d’onde quant à leur projet commun et ce désaccord reste présent tout au long de l'histoire. D’ailleurs, on se lasse parfois des discussions entre les deux amoureux et on espère qu’une décision soit prise. Le passé des deux Québécois joue un rôle indéniable dans leur cheminement personnel et leur présence en Inde n’est pas étrangère au questionnement qui les habite. Le Mikael de Mayapur s’éloigne de plus en plus du Mikael de la Beauce. Certes, sa quête d’identité le transforme, mais on sent que ce qui plaisait chez ce personnage disparait presque dans ce troisième tome. Son tiraillement entre son amour pour Johanna et ses propres désirs occupe toute la place. L’humour, présent dans les deux premiers romans, est aussi quasi absent ici, ce qui est dommage. L’équilibre entre le rire et la réflexion, bien maitrisé dans Hare Krishna et Hare Rama, ne se retrouve donc pas dans Mayapur. On a l’impression de perdre un peu de ce qui caractérisait les deux premiers livres. Les nombreuses responsabilités confiées à Mikaël après quelques mois seulement et la fin heureuse (tout est bien qui finit bien) brisent le rythme, on sent un désir de boucler la boucle. Malgré tout, ce dernier opus constitue tout de même un bon moment de lecture.

Merci aux éditions Leméac jeunesse pour le service de presse!