Attention, ce livre conclut la trilogie. Ne gâchez pas votre plaisir et commencez par les premiers : Le boulevard et Au carrefour.
Depuis que sa mère est partie, Chris a pris confiance en lui. Les années ont passé, il a maintenant Chloé et Joseph en plus d’être bien entouré par Madame Sylvester, Madame Toussaint et son père, qui vient souvent le voir quand il n’est pas sur la route, aux États. Mais Chris ressent toujours l’immense vide laissé par le départ de sa mère. C’est d’ailleurs à elle qu’il continue de raconter son quotidien dans son esprit. Alors quand elle annonce une visite, Chris croit qu’enfin tout reviendra comme avant. Mais l’arrivée de Sylvie ne se passera pas comme prévu. Après un appel à la DPJ et un départ en catastrophe, Chris et Sylvie devront tous les deux apprendre à faire le deuil de ce qu’ils espéraient et à se construire un bonheur autrement.
Avec Les avenues, Jean-François Sénéchal clôture avec panache sa trilogie, parlant encore des défis des adultes déficients au quotidien, mais aussi de famille, d’entraide et de résilience dans une histoire qui fait une belle part aux émotions.
« C’est en repensant à tout ça que je me suis rendu compte de quelque chose. Je pouvais vivre sans toi, maman. Je voulais encore que tu reviennes, c’est sûr et certain, mais je t’attendais plus, maman. »
Pleurer en terminant un livre, est-ce bon signe ? Pas toujours ! Mais dans ce cas-ci, c’était un au revoir à la fois doux et difficile après trois tomes touchants passés à côté de Chris, ce héros hors de l’ordinaire. Et c’est probablement ce qu’a ressenti Jean-François Sénéchal tout au long de son écriture. Ça se sent dans sa façon de guider ce dernier tome, d’offrir une fin douce à l’histoire de Chris. Tout n’est pas rose, bien sûr, on reste dans un quotidien réaliste et il y a des moments plus tristes, mais j’ai eu l’impression au fil des pages que l’auteur a voulu offrir le meilleur à tous ses personnages, Chris et madame Sylvester en tête. D’ailleurs, tous ceux qui ont marqué les livres précédents font un dernier tour de piste. On voit ainsi revenir sa mère, bien sûr, mais aussi Benjamin, Félix, Jessica et le maudit Luc Boutin sans oublier Joe, toujours présent dans l’esprit de Chris.
Si certains passages sont donc un tout petit peu trop roses pour être tout à fait crédibles, c’est le plaisir qui prend le dessus. Et l’admiration pour cette écriture de Jean-François Sénéchal qui est d’une grande justesse dans son rendu. Raconter la déficience de l’intérieur, ce n’est pas évident, mais il y arrive d’une main de maitre, utilisant des phrases courtes et une langue plus orale en plus de ponctuer son récit du quotidien de réflexions plus naïves (et souvent très justes).
« Des fois, l’amour, ça prend du temps à comprendre. »
Au fil du roman, il y a aussi des scènes très fortes, notamment une avec Félix sur le toit qui montre encore une fois l’empathie et la compréhension de Chris malgré, comme il le dit si bien lui-même, son « retard ». C’est ce qui reste à la fin, une fois la dernière page fermée, cette impression que ces jeunes adultes différents ont certes besoin d’être entourés et aidés, mais qu’ils sont souvent capables de bien plus que ce qu’on pourrait croire au premier abord. Les avenues est donc un récit qui touche et nourrit la réflexion. Une fin à la hauteur de cette série extraordinaire.
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