De l'autre côté du pont

 
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Viji a cru que la fugue était la seule solution pour sauver sa jeune sœur Rukku des griffes de leur père violent, l’unique façon de lui offrir une vie meilleure. Mais être sans abri dans les rues bondées de Chennai, en Inde, n’est pas une réalité facile non plus. Invisibles aux yeux de la plupart, les filles voient rapidement leurs économies disparaitre et Viji sait qu’elle ne peut se tourner vers la police ou les hôpitaux pour les aider, sa mère l’ayant toujours prévenue que ceux-ci risquaient d’envoyer sa sœur à l’asile psychiatrique. Heureusement, leur route croise celle de deux jeunes garçons qui vivent sur un pont. Au fil du temps, elles se font des repères, gagnent un peu en qualité de vie, mais cet équilibre est bien fragile et quand un des revendeurs de chiffons s’intéresse à eux de trop près, tout bascule…

Padma Venkatraman aborde les thèmes de la violence familiale, des castes, de la religion, du handicap et des enfants sans-abris en Inde dans ce court récit poignant. Pour tous les lecteurs.

L’avis de Sophie

Je n’ai pas été particulièrement attirée par ce livre de prime abord (la couverture lui donnait un air un peu trop enfantin, je trouvais), mais sa sélection comme finaliste au Prix jeunesse des libraires m’a donné envie de m’y plonger. Et je n’ai pas été déçue. C’est un récit court, poignant, dont la narration au « tu » (on comprend rapidement que Viji s’adresse à sa petite sœur Rukku) amplifie la tristesse, mais aussi la beauté.

Non, ce n’est pas un récit « facile » à lire en ce sens où il ne cache rien de la misère humaine dans laquelle vivent ces enfants. Si le destin des quatre personnages principaux ne sombre pas dans l’horreur, des réalités différentes sont évoquées au fil des pages, comme quand ce chiffonnier dit à Viji qu’elle ne doit pas s’attacher aux autres enfants parce qu’ils finissent tous par mourir ou que Muthu dévoile qu’il a déjà été envoyé dans un « orphelinat » où il servait d’esclave pour la confection de sacs à main (à ce sujet, je vous recommande fortement Garçons sans noms).

Les filles conservent leur liberté et se trouvent une « famille » avec Muthu et Arul, mais il n’en demeure pas moins que leur quotidien est d’une grande dureté et sans certitude. Chaque jour apporte son lot de peine, difficulté amplifiée par la déficience de Rukku, qui possède plusieurs forces et se révèle souvent surprenante, mais doit constamment être guidée, surveillée par une Viji qui n’a que 11 ans. Tous les adultes du récit ne sont pas mauvais et ne détournent pas les yeux, mais chacun est aux prises avec sa réalité, les traditions, le système de caste, l’inégalité sociale ou encore la place des femmes, si bien qu’au final, si Viji et Rukku reçoivent parfois un peu d’aide, celle-ci reste souvent mince ou maladroite.  

Merci à l'école des loisirs pour le service de presse !

Billet corrigé par Antidote 9 juste avant d'être publié par Sophie le 1er décembre 2020.

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