Panique à la mi-temps

Billet rédigé par Jean-François Tremblay, enseignant

Le village de Lac-à-la-truite a trois fiertés : son lac, son école secondaire et son équipe de football. Cela ne date pas d'hier. Même la grand-mère de Paul, lorsqu'elle était adolescente, faisait la fierté de la ville grâce à ses talents de footballeuse. Cette année, le petit-fils a à son tour la chance de contribuer à l'éclat de l'équipe des Ours Noirs en tant que quart-arrière et capitaine. Alors que la saison va pour le mieux, une annonce inattendue, en pleine mi-temps d'une importante partie, vient bouleverser toute la communauté et met en péril la survie de la municipalité. Le jeune capitaine et ses amis devront user d'ingéniosité et de leadership afin de sauver Lac-à-la-truite!

Panique à la mi-temps est le premier roman de l'autrice Mika pour la collection Zèbre. Elle y fait son entrée avec un roman réaliste abordant les thèmes du football, de l'écologie et de la collectivité.

L'avis de Jean-François

Panique à la mi-temps accroche d'abord par son ton léger et amusant. En effet, les personnages donnent du piquant au roman par leurs dialogues et réflexions désopilantes. Il y a bien sûr Paul, le personnage principal, généreux en comparaisons loufoques et en jeux de mots cocasses, mais il y a aussi Jean-Bo et sa fougue; Nora, l'écolo; Fernande, la grand-mère ex-joueuse de football pionnière; et le « coach », qui écrit des lettres inusitées à ses joueurs. Cette ribambelle égaye assurément l'histoire!

Les amateurs de péripéties doivent par contre être plus patients avec ce Zèbre qu'à l'habitude. Certes, certains détours qui nous permettent d'en apprendre sur chacun viennent mettre la table pour l'intrigue, mais il faut attendre à la mi-temps avant que Panique à la mi-temps démarre vraiment. La deuxième moitié propose ensuite un scénario efficace où les ados se démènent, de façon plutôt réaliste, pour sauver leur école. Au final, j'ai cependant trouvé triste de lire que ce n'est pas le gouvernement qui peut sauver la polyvalente, quoique, par le fait même, l'autrice souligne ici une triste réalité qui frappe plusieurs écoles québécoises...

Si j'ai aimé ma lecture en général, il y a toutefois un point qui m'a particulièrement laissé perplexe. Cela concerne le choix de l'entraineur de mettre de côté Nora, la seule fille de l'équipe, qui brille pourtant par son talent et qui n'a rien à se reprocher. Décision purement stupide et sexiste. Même si on comprend que l'autrice veut ici dénoncer ces comportements, on croit à un mystère ou à une erreur. On cherche l'explication tout au long du livre... Je l'ai attendue jusqu'à la dernière page. Eh bien non, il n'y en aura pas eu! Ce n'était finalement bel et bien qu'une simple mauvaise décision. Voilà une scène typique d'une époque, je l'espère révolue, qui manque de réalisme aujourd'hui et qui, contrairement à l'histoire de la grand-mère féministe de Paul, n'apporte rien au récit.

Merci aux éditions Bayard pour le service de presse!