« On ne réalise pas, quand tout va bien, la rapidité avec laquelle ce qu’on croit immuable peut s’écrouler. »
Une vieille femme arpente les rues d’une mégapole au milieu de passants qui ne font pas attention à elle, dépitée par ce que les humains ont fait de la nature. De retour chez elle, dans son jardin, elle décide de se venger.
Deux jumeaux adolescents, en vacances avec leurs parents dans un tout-inclus, voient les singes décider de prendre, voire de reprendre, leur place dans le monde. Et ce qui s’annonçait un voyage de rêve, en communion avec la faune, tourne au cauchemar.
Deux colocataires voient leur corps « fleurir » alors que des pousses, chez l’une plutôt douces et chez l’autre tout en épines, viennent recouvrir leur corps. Quel est cet étrange phénomène ?
Gaïa considère que les hommes n’écoutent pas ses messages et qu’ils vont trop loin. C’est ainsi qu’elle lance, à visage découvert, les Extinction Games.
Un frère et une soeur en vacances dans le sud de la France ne retrouvent pas les habituels paysages printaniers : en fait, il n’y a plus d’insectes et la végétation semble endormie. Alors que le problème ne soulève pas les foules (et n’intéressent pas tant les médias au départ), il faut bientôt se rendre à l’évidence : si plus rien ne pousse, si rien n’est pollinisé, comment fera-t-on pour se nourrir ?
Une jeune femme se retrouve à devoir se soumettre à celui qui s’est déclaré maitre de La Nouvelle-Orléans suite à son départ de Cuba devant la montée des eaux.
Une vieille femme retrace la fin du papier et ses conséquences pour la civilisation.
Elle est le vent furieux est un recueil de nouvelles écrites à l’initiative de Marie Pavlenko par six autrices importantes en littérature jeunesse, féministes, écologistes. Chacune apporte son style à son récit même si le fil rouge est la fin du monde tel qu’on le connait, provoquée ou pas par celle qui sera appelée tour à tour Dame nature ou Gaïa. Le niveau de difficulté de lecture varie d’un texte à l’autre, certains étant très accessibles et d’autres, exigeants.
Ce qui est toujours chouette avec les collectifs d’auteurs offrant des recueils de nouvelles, en plus du fait que les fins sont travaillées et surprenantes (ce qui est, dans ce cas-ci pour la plupart des textes vraiment réussi), c’est qu’on découvre le style de plusieurs écrivain.es et que cela peut nous donner envie de les découvrir davantage.
Des six autrices de ce recueil, celles que je connais le plus ont en effet bien montré leur couleur. Entre autres, on retrouve la douceur et la poésie de Coline Pierré dans Nos corps végétaux, alors que les membres de ses héroïnes se recouvrent de végétation et qu’il faut apprendre à vivre avec ces compositions florales aléatoires. On rencontre aussi la douce folie de Flore Vesco dans Le récit recyclé alors que l’autrice a, tenez-vous bien, tout comme l’héroïne de sa nouvelle est amenée à le faire, tissé son récit entièrement avec des morceaux d’autres livres (ou des autres nouvelles du recueil). Ça donne un texte qui n’est pas simple (et le passage en vieux français peut surprendre), qui est exigeant, mais qui est aussi un merveilleux travail d’orfèvre. Je ne connaissais pas jusqu’ici la plume de Marie Alhinho, qui écrit davantage pour les plus jeunes, mais sa proposition, un récit en vers qui dévoile peu à peu l’engrenage et l’horreur dans lequel se retrouve son personnage, m’a donné envie d’en savoir plus. Bref, c’est un recueil éclectique, mais riche, avec des histoires qui suivent un fil rouge clair et donnent envie de suivre leur autrice dans leur imaginaire !
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