Mam'zelle Lili-Rose tome 1 – Du soleil plein la tête

Lili-Rose est le genre de fille qui croit aux contes de fées et s’imagine déjà marier son premier amoureux « derrière la jolie maison de pierres blanches qu’ils auraient fait bâtir sur le bord d’une rivière ». Alors quand Maxime met fin à leur relation, c’est la désillusion totale. Et si ses parents croient arranger les choses en lui annonçant qu’ils ont prévu un voyage de deux semaines en Floride à la relâche, ce n’est pas le cas. D’abord parce que Lili-Rose doute que son frère et elles sortent tous les deux vivants d’un voyage de plusieurs jours en voyage, confinés sur le siège arrière, ensuite parce que son père semble être sur les dents pour le côté financier, enfin parce que les parcs thématiques et autres sorties prévues ne l’intéressent pas du tout. Comprenant toutefois que rester au Québec n’est pas une option (ou alors elle doit passer les deux semaines dans le centre pour personnes âgées de sa grand-mère, ce qui est hors de question), l’adolescente devra tenter de tirer parti au mieux de ce voyage pour se changer les idées…

Avec ce premier tome de ce qui sera une série (le deuxième est d’ailleurs déjà paru), Louis Laforce parle d’adolescence, de famille, d’amitié et d’amour dans une intrigue accessible à tous. Bien qu’assez léger dans l’ensemble, le récit aborde aussi la notion de consentement sexuel.

L’avis de Sophie

Première chose à dire : ne vous fiez pas à la couverture. Je dois dire qu’elle m’a longtemps tenue loin de cette histoire parce qu’elle me donne l’impression que le livre vise un public plus jeune et que ça fait trop « attrape fille » pour m’attirer. Heureusement, j’ai fini par dépasser cette barrière et découvrir cette histoire accrocheuse qui pourrait, oui, oui, plaire aussi à un public ado avec cette narratrice qui est consciente de son « public », s’adressant parfois directement à nous à travers le texte, et certains thèmes plus forts.

Il faut dire que Lili-Rose est attachante et que plusieurs pourraient se reconnaitre dans son côté fleur bleue et sa peine d’amour, dans les hauts et les bas de sa relation avec sa famille aussi, son frère et ses parents tantôt l’énervant au possible, tantôt lui faisant du bien. C’est d’ailleurs chouette de voir comment Louis Laforce traite cette ambivalence, notamment lors de la semaine en Floride (oui, finalement une au lieu de deux, vous verrez pourquoi) alors que Lili-Rose reste parfois seule au bord de la piscine et cultive des amitiés avec des ados plus âgés, mais retrouve aussi toute sa joie enfantine quand elle visite un parc thématique avec sa famille.

Il y a toutefois quelques maladresses au fil des pages. L’auteur a choisi de camper son histoire à la fin des années 1990 et l’absence de technologie (ou la présente de walkmans et lecteurs CD) passe bien, mais certaines expressions comme « sucrer le bec » restent étranges dans la bouche d’une ado. Par ailleurs, certains traits de caractère, comme l’obsession de l’argent pour le père, très présente en début de roman, semblent se perdre en cours de route et on croit plus ou moins à la finale de l’histoire autour du consentement, un peu trop facile dans les circonstances. Néanmoins, c’est une histoire « feel good » qui fait du bien et qui est une option intéressante pour les lecteurs à la recherche de romans « miroir »… si on fait abstraction de sa couverture !