Billet rédigé par Geneviève Bossé, enseignante
Renia, une jeune polonaise de 14 ans, couche sur les pages de son journal intime ses pensées, ses rêves et ses peurs. En 1939, sa vie et celle de sa famille changent lorsque Hitler et son armée envahissent la Pologne. Éloignée de sa mère et de sa jeune sœur, Renia habite maintenant avec ses grands-parents. Passionnée par les mots, l’adolescente compose des poèmes qu’elle note dans son cahier, poèmes qui reflètent ses émotions du moment. Les années passent, mais les inquiétudes, elles, demeurent bien présentes. La rencontre de Zygmunt,en septembre 1940, crée une perspective vers l’avenir, et ce, malgré le conflit qui fait rage. Cette relation se développe au fil des mois, mais cette dernière procure autant de bonheur que de colère chez la Renia, car son amoureux est loin d’être parfait. Loin de s’atténuer, le conflit prend de l’ampleur et l’avenir demeure incertain…
Ce livre est constitué des 700 pages du journal de Renia, sauvé par Zygmunt. Entrecoupées de nombreux poèmes, les pensées de l’adolescente tournent autour de ses amis, de sa famille, de son avenir et de son amoureux. Ses préoccupations constituent le cœur même du propos.
« Nous vivons dans une époque où la tolérance se fait parfois rare, et pourtant elle est d’une importance capitale. »
Il est difficile de rester insensible aux écrits de ceux et celles qui ont vécu les atrocités d’une guerre. La peur constante d’être arrêtée, battue et tuée hante les pensées de Renia. Porter un jugement sur les propos d’un journal intime demeure un exercice délicat. Le premier tiers s’attarde davantage sur le quotidien de l’adolescente : ses cours, ses amis, les fêtes auxquelles elle assiste, le tout décrit avec beaucoup d’émotion. C’est dans les sous-entendus que le lecteur capte la présence de soldats dans la ville ou la difficulté de trouver de la nourriture. Par la suite, la rencontre de Zygmunt bouleverse le quotidien de la jeune fille maintenant âgée de 16 ans. Les premiers émois, la confiance, les projets d’avenir constituent les réflexions notées dans journal. Ce n’est que dans le dernier tiers que les références explicites à la guerre deviennent plus présentes. De ce fait, les amateurs d’histoire trouveront peut-être les propos lents et répétitifs surtout dans la première partie. Le livre s’adresse donc à un lectorat plus mature qui saura lire entre les lignes.
Sophielit est partenaire des Librairies indépendantes du Québec (LIQ). Cliquez ici pour plus d'informations sur ce partenariat.
Nouveau commentaire