Emma est une adolescente passionnée de théâtre, mais complexée par son nez. Lors de sa première rentrée scolaire sans sa meilleure amie, elle s’inscrit au club de théâtre sur un coup de tête et pense changer d’avis, mais sa mère la convainc de rester et Emma se voit attribuer le rôle de Juliette dans la célèbre pièce de Shakespeare. Comme si la vie lui indiquait qu’elle a pris la bonne décision. Mais Emma est complexée par son long nez (qui lui fait plutôt penser à celui de Cyrano de Bergerac) et la réaction de plusieurs de ses camarades semble lui donner raison. D’ailleurs, quand elle reçoit un message anonyme, une de ses meilleures amies pense que c’est peut-être un canular, pour rire d’elle. Sauf que ce courriel fait germer une idée en elle. Et si elle utilisait ce subterfuge pour écrire à Quentin, le meilleur ami de son frère qu’elle trouve si mignon et qui ne semble pas trop lui prêter attention ?
Emma fait partie du trio Love in Box, publié par les éditions Fleurus, trois histoires qui démarrent d’un même courriel anonyme et prennent trois directions fort différentes. Bien que les personnages soient lycéens, le contexte et les récits parleront peut-être toutefois aux lecteurs un peu plus jeunes.
Attention, Emma est celui des trois Love in box qui est le plus littéraire et vise clairement un public qui s’intéresse déjà au théâtre et pourra comprendre les références puisqu’Emmanuel Tredez plonge son héroïne et ses lecteurs dans cet art.
Avec Emma, l’auteur parle aussi de différence physique, cette fois non pas via une maladie ou un handicap, mais bien grâce à un appendice un peu trop long pour les standards habituels. Le contexte artistique du récit permet à l’auteur de faire des clins d’oeil assumés aux classiques de théâtre, passant de Roméo à Juliette à Cyrano de Bergerac tout en faisant des références au cinéma américain. On est clairement ici dans un espace qui joue un peu avec les codes alors que l’héroïne va devoir apprendre à développer sa confiance. En sa capacité de jouer, d’abord, puis en sa beauté, malgré son nez. Cet aspect m’a particulièrement parlé, je dois l’admettre (étant moi-même prise avec un nez pour le moins présent), et j’ai bien aimé voir comment Emma évolue dans son regard sur elle-même. Je suis toutefois restée sur ma faim sur différents aspects, notamment autour des intrigues parallèles. Il est question de jalousie au théâtre et le récit insiste sur la peur suscitée par la doublure (qui voudrait bien prendre la place d’Emma), mais c’est vite évacué. De même, Emma est en froid avec son frère depuis qu’elle l’a surpris en train d’embrasser un garçon, mais cet aspect du récit n’est pas assez approfondi, ce qui est dommage parce c’est un thème porteur.
Envie de découvrir les deux autres Love in box ? C’est ici : Lou et Juliette.
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