Quels sont les trois adjectifs qui vous décrivent le mieux ? Qu’est-ce qui vous fait vous lever chaque matin ? Qu’est-ce qui vous fait peur ?
Tessa, 15 ans, passionnée de gymnastique, grande soeur d’une petite prodige, fille de la dirigeante du club de gymnastique de sa région, accepte le défi de sa mère : tenir un journal grâce au carnet « Questions pour s’écrire ». Chaque jour, elle doit répondre à une question, et ce, le plus honnêtement possible puisque c’est simplement pour elle.
Au fil des pages, Tessa parle de sa famille, de son équipe de gymnastique, de sa passion, de ses objectifs, de ce nouvel entraineur aussi, un professionnel qui rejoint l’équipe et dont la devise pour inspirer ses élèves est PUSH. « Persist Until Something Happens ». Le tout le plus honnêtement possible. Du moins, un moment. Parce que parfois, on se ment aussi à soi-même…
Annelise Heurtier explore le monde de la gymnastique féminine avec ce roman court qui prend une forme un peu décousue, mais révèle peu à peu ses thèmes, soit la famille, l’envie, la pression et l’abus de pouvoir. Pour tous les lecteurs.
Ma lecture a été un peu flouée par la première quatrième de couverture du roman, avec un résumé qui révélait certaines informations trop vite et donnait l’impression que c’était ce qui était au cœur de l’histoire. Je suis donc restée sur ma faim au fil de ma lecture, mais si ceux qui ne liront que la version définitive de ce résumé auront une autre vision, et tant mieux ! Le nœud du roman, c’est pour moi la construction de Tessa, en tant que femme, mais aussi en tant qu’athlète, son désir de plaire à sa mère, son lien avec sa sœur, qu’elle envie terriblement, mais qu’elle aime néanmoins. C’est cette compétition pas toujours saine au cœur des équipes, la possible cruauté du regard des autres.
Puis l’entraineur arrive et il y a l’attrait, le pouvoir qu’il gagne sur ses gymnastes, mais c’est davantage effleuré, alors que la situation qu’il amène se dénoue rapidement et que la suite est racontée via des articles de journaux. C’est l’occasion de parler des mécanismes d'autoprotection que l'on peut ériger lorsqu'on ne veut pas voir une réalité qui fait trop mal, mais ça reste en filigrane, comme une partie de la construction de Tessa, et ce n’est pas le cœur de l’histoire racontée habilement, de façon un peu déconstruite, mais toujours fluide, par Annelise Heurtier. Si les Olympiques vous manquent déjà, ce roman vous offre l’occasion d’aller voir de l’autre côté du miroir. Ne la ratez pas !
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