Laurie n’a pas du tout été emballée quand son père lui a annoncé que la famille déménageait à Vaudreuil-Dorion à quelques mois de la fin de son secondaire et l’arrivée dans la grande maison sinistre n’a rien pour remonter son moral. Sa belle-mère a beau lui dire qu’il faut une vision, que ce sera parfait, il est difficile de la croire. D’accord, la pluie constante n’aide sans doute pas, mais il y a quelque chose dans ces murs qui n’est pas sain. Le chat disparait dès leur arrivée, le bébé ne cesse de hurler, la poignée d’une porte verrouillée envoie des décharges de froid qui ne semblent pas normales et, peu à peu, on dirait que le comportement de certains membres de la famille change. Que se passe-t-il ? Et cela pourrait-il être lié aux anciens propriétaires, disparus en un claquement de doigts sans que leur voiture ait quitté le garage ?
Après les zombies de sa série Infectés, Marc-André Pilon revient avec un récit qui joue aussi avec les codes du livre d’horreur pour construire une intrigue qui parle de famille, de pulsions, de confiance et de souvenirs… le tout sous une pluie constante. Pour un lectorat intermédiaire et avancé !
J’ai lu ce livre dans le cadre de mon marathon d’horreur du mois d’octobre, je l’ai souvent raconté ces dernières semaines aux classes que j’ai rencontrées et je me suis rendue compte que je disais que ce livre accumule les couches pour ce qui est de créer une ambiance angoissante : la météo pluvieuse et l’eau qui monte au même rythme que le stress, l’aspect singulier de la maison, la disparition du chat, la porte barrée et sa sensation de froid, les pleurs du bébé, les hallucinations, les comportements des membres de la famille qui changent, la rumeur qui court sur les anciens propriétaires… bref, Marc-André Pilon n’y est pas allé de main morte.
Est-ce trop ? En tout cas, c’est beaucoup et ça manque parfois un peu de subtilité, mais ça fonctionne. Le début est vraiment accrocheur avec cette famille qui disparait sous la pluie, puis cette maison qui est explorée peu à peu par Laurie et les siens. Si le point de vue est généralement celui de Laurie, le narrateur nous montre aussi des scènes de la vie des parents et explique leurs pensées, ce qui permet aux lecteurs de les voir évoluer et de comprendre que Laurie n’a pas tort de se méfier ainsi et que quelque chose risque décidément de vraiment mal tourner.
J’aurais toutefois aimé que les personnages soient un peu plus creusés, notamment les nouveaux amis de Laurie, qui n’apparaissent que pour servir l’intrigue. De façon générale, si la psychologie avait été plus approfondie au fil des pages (il y a parfois une sensation d’accumulation des éléments horrifiques, mais Marc-André Pilon s’attarde peu aux sentiments d’angoisse et de stress) la peur aurait pu être encore plus forte, notamment lors de la finale, digne d’un film d’horreur. N’empêche, c’est un récit efficace et une suggestion parfaite en ce jour d’Halloween ! Alors, oserez-vous ?
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