Le kaléidocospe est un drôle d’objet qui contient des cristaux qui forment des motifs au fil des mouvements, comme ceux de l’adolescence. La symétrie des images rappelle la sienne, dans le miroir, tout comme l’anxiété qui traverse le regard. Mais le kaléidoscope, c’est aussi, dans son sens figuré, une succession rapide d’émotions, comme la tempête d’une histoire d’amour. Et parfois, pour retrouver l’équilibre et se trouver soi, il faut partir loin.
Paru dans la nouvelle collection de poésie Brise glace des éditions Boréal, Kaléidoscope mon coeur est un recueil qui parle d’adolescence, d’amour et d’anxiété avec toute l’intensité et les contradictions de cet âge bien particulier.
La poésie est à l’honneur cette saison (elle a même une ligne de métro à elle seule !), et j’avais fort hâte de découvrir la nouvelle collection Brise glace, portée chez Boréal par une éditrice d’une grande sensibilité.
Ce premier titre, paru en même temps que Tiens toi droite de Lucile de Peslouan, offre une poésie contemporaine franche et vive, allumée et inspirante, tout en étant aussi potentiellement déstabilisante pour qui n’est pas habitué au médium poétique.
En effet, nous ne sommes pas ici face à un fil narratif plus traditionnel (comme le font un peu les livres de la poésie Unik), mais bien dans une suite de textes qui peuvent vivre seuls tout en étant reliés par un fil rouge, l’image du kaléidoscope, et aussi par la voix de la narratrice qui prend forme page après page, très cohérente. On est dans une oeuvre à géométrie variable, parfois avec des images plus concrètes, un déménagement, un bureau de psy, une plage catalane, parfois avec des passages plus éthérés, où le sens passe par l’image, le tout divisé en quatre parties distinctes.
Ma préférée est la deuxième et l’arrivée de l’anxiété parce que les mots ont particulièrement eu écho en moi, alors que l’autrice porte un regard sur le corps, sa place dans l’espace, le besoin de maquiller les mauvais jours.
« la peur de crever
avec les fruits
que ma mère rapporte de l’épicerie. »
C’est aussi ça, la poésie, à la fois universel, à la fois éminemment personnel.
Au final ? C’est le genre de recueil qu’on peut lire d’un bout à l’autre, oui, mais que je conseille de découvrir par fragments pour davantage profiter. Savourer ces images puissantes, laisser leurs vagues résonner.
« quand je serai grande je serai
fascinante »
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