Riposte

Lily n’en peut plus. Avec sa mère, elle partage la honte, l’incapacité de se lier aux autres, la difficulté de mouvoir un corps hors norme. Mais alors que sa mère reste cachée dans la maison toute la journée, Lily, elle, doit faire face au regard de ses pairs. Se prendre leur mépris, leurs blagues, leurs gestes blessants jour après jour, endurer même des humiliations publiques auxquelles ses enseignants ne réagissent pas. L’école est bientôt terminée, ne cesse de lui répéter sa mère. Toutefois, quand les méchancetés deviennent physiques, son père décide de l’outiller. Et si les gants de boxe pouvaient changer la donne ?

Riposte est un récit poétique en prose qui est aussi fort que son héroïne. Puissant, le texte parle de grossophobie et d’intimidation, tout comme de famille, de résilience et de découverte de soi.

L’avis de Sophie

Encore un roman poétique qui frappe dans le mille. Avec une économie de mots, mais pas d’émotions, Louisa Reid arrive à nous faire vivre de l’intérieur la difficulté de vivre, et d’accepter, un corps hors norme, de subir au quotidien les brimades sans pouvoir réagir, cette tension constante qui se crée quand on est assailli de toute part et que le seul espoir est la fin qui se rapproche. L’arrivée de la boxe offre quant à elle un souffle nouveau. Cette fois, les coups changent de camp, comme de couleur. Parce que ceux échangés sur le ring sont porteurs de lumière, de confiance en soi.

C’est une histoire vive et puissante sur la construction et l’affirmation de soi à l’adolescence qui jette aussi un regard cru sur la question de la majorité silencieuse (même si je rage personnellement devant le choix de montrer encore une fois les profs comme inutiles et incompétents). La structure choisie, proposant en contrepoint à la voix de Lily l’inquiétude de sa mère, est efficace et amplifie le sentiment de révolte que le récit fait naitre.

En bref? L’histoire n’est pas nouvelle (et se passe réellement trop souvent dans les écoles), mais elle a du souffle et est portée par la mélodie des mots. On les devine fort à l’origine, mais chapeau à Clémentine Beauvais pour la traduction !