« Elle s'était projetée, à fond, sans frein. C'est souvent le problème, avec elle, elle se maltraite d'attentes immenses. »
Le projet de Patience était clair : être acceptée à Louis Lumière, partir pour Paris, continuer à vivre cet amour si troublant avec Maneck dans la distance, deux artistes se nourrissant l’un l’autre, habiter avec une copine, s’accomplir.
Mais non. D’abord il y a l’école tant espérée qui la refuse. Puis Maneck qui se dégonfle quand elle lui dévoile son plan B, habiter avec lui et le suivre dans ses tournées, et cette affiche, croisée dans la rue, qu’elle déclare être son projet d’été sur un coup de tête.
Photographe de surfeur sur la route, la vie dans un van pour trois mois. L’enfer sur terre. Mais aussi, qui sait, la possibilité de se découvrir elle-même…
Parfaite lecture estivale, Bleue comme l’été entraine ses lecteur.ricess à la découverte du monde du surf, oui, mais surtout dans une réflexion sur ce qu’on est, ce qu’on veut, et sur le temps souvent nécessaire pour se remettre d’une peine d’amour.
Vous cherchez une lecture feel good ? Voici ce qu’il vous faut ! Parce que tout respire l’été, la vax (ceux.celles qui savent, savent) et l’iode dans ce pavé qui allie légèreté et réflexion. Ici, on n’est pas du tout dans la romance estivale, tout au contraire. En effet, c’est plutôt le chagrin d’amour et la difficulté, mais aussi le nécessité, de le surmonter qui est explorée, le tout sous fond de filtres Instagram, de personnages déluré.es et de recherche de soi.
C’est un roman rempli d’émotions brutes et vivantes, ancré dans les premières années de la vie d’adulte, les doutes, les grandes envies, les coups de tête, la nécessité de faire de mauvais choix pour finir par comprendre qui ont est.
D’ailleurs, son grand atout, c’est ses personnages, authentiques et pétillants, mais aussi très nuancés. Qu’on parle de Patience elle-même, qui se définit au fil des pages alors qu’elle-même semble découvrir les limites de qui elle est, mais aussi de l’incroyable Denis-Dylan et ses filtres ou même de Maneck, qu’on pourrait déclarer salaud rapidement… mais qui (en bon personnage secondaire) réserve quelques surprises. Et là n’est pas tout, parce qu’il y a aussi la famille de Patience, absolument délicieuse (et qui permet à l’autrice d’aborder de façon vraiment intéressante le non désir de grossesse de certaines jeunes femmes), et, cerise sur le sundae, les surfeurs de passage, qui participent à l’effet d’ensemble et ajoutent une dose de oumph.
Bref, c’est un roman Xprim, ça aurait été surprenant qu’il ne soit pas la hauteur, mais on peut le dire quand même : c’est du pur bonheur.
Le petit plus ? J’ai beaucoup aimé le petit toc de l’héroïne, qui calcule sa chance (et sa malchance) en se fiant aux chiffres (un sept, c’est bien, un 4, pas du tout) et aux couleurs. Un ajout qui me l’a rendue tout de suite très attachante.
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