LX18

Pour vaincre les ennemis de la patrie, le gouvernement a créé des cohortes de soldats spéciaux, fruits de traitements génétiques et hormonaux. Ainsi, LX18, tout comme ses pairs, ne ressentent pas d’émotions et ne connaissent que la guerre. Le jour où une trêve est signée, toutefois, que faire de ces êtres atypiques qui sont, après tout, humains à la base ?

Participant au programme de réinsertion civile, LX18 se retrouve parachuté dans un lycée, forcé de s’intégrer. Parce que s’il n’atteint pas des résultats satisfaisants aux yeux de ses supérieurs, il sera supprimé. Mais cette intégration pourrait avoir des effets inattendus…

Récit de science-fiction qui offre un questionnement éthique en plus d’une intrigue riche en rebondissements, XL18 parle d’humanité, de différence, de l’impact de l’art et de manipulation. Pour un lectorat intermédiaire et avancé.

L’avis de Sophie

Après le délire de Norman n’a pas de super pouvoir, Kamel Benaouda revient avec complètement autre chose, cette fois avec un récit de science-fiction qui fait froid dans le dos tellement on peut croire les dérives qui sont présentées.

L’auteur s’attarde en effet à la difficulté de la cohabitation entre humains et altérés. Alors que ces derniers ont pourtant été conçus pour aider les premiers, ils sont vus comme des menaces… et des sous-hommes. Comment peut-on vivre sans ressentir ? Plutôt que de comprendre, on a tendance à rejeter, à se moquer, à rabaisser. On le remarque ici déjà au départ dans la relation entre les altérés et leurs supérieurs (dits « normaux »), mais ça prend plus d’ampleur dans la population générale une fois que les soldats sont renvoyés à la vie civile. Nés pour se battre, les altérés veulent ainsi continuer à pouvoir utiliser leurs capacités pour « faire le bien », mais leurs attaques contre les criminels se retournent rapidement contre eux. Bien souvent, l’opinion publique varie et elle peut être influencée par qui manie bien les faits et la parole… ce que des soldats entrainés pour ne pas ressentir les émotions ne peuvent pas concevoir.

Bref, c’est un livre qui fait réfléchir, mais qui est aussi habilement construit. Si certains passages sont un peu faciles, l’ensemble se révèle assez nuancé et arrive à surprendre, notamment avec une fin particulièrement puissante. À lire !

Le petit plus ? C’est au contact du théâtre et de la littérature que LX18 commence à se transformer, une belle incitation à découvrir certains classiques !  

Merci à la sélection 2024 du prix Farniente de l'avoir mis de l'avant, ça m'a permis de le découvrir !