Le Centre, c’est le dernier recours de jeunes cabossé.es malmené.es par la vie. Personne ne veut de ces ados, croyaient-ils et elles avant d’être engagé.es par un groupe d’ultrariches qui organisent un weekend de chasse aux faisans à l’ile de la Providence. Leur mandat ? Terminer le travail au besoin et ramasser les cadavres. Du moins c’est ce qu’on leur dit. Parce que la fin de semaine leur réserve bien des surprises… et qu’ils et elles n’ont pas été choisi.es au hasard.
Véronique Drouin s’est appuyée sur des éléments véridiques pour élaborer cette histoire qui, après un début plus psychologique, nous plonge dans l’horreur et propose de multiples retournements de situation. Pour un public intermédiaire et averti !
Oh que j’ai aimé ce roman (tout en le détestant par moment, sachez-le) ! Il faut dire que j’ai une fascination pour l’imaginaire un peu tordu de Véronique Drouin, qui nous a offert entre autres Rivière-au-cerf-blanc et C.R.A.A.V., des oeuvres puissantes… et brutales.
C’est encore le cas ici, alors qu’elle signe un récit à la fois perturbant, dérangeant et… sanglant.
« Peut-être était-il juste devenu trop cynique. Peut-être que la charité existait vraiment », se demande Vincent, le personnage principal, quand il doute de la raison pour laquelle les riches privilégié.es ont invité.es son groupe sur l’ile.
Ou peut-être pas. Parce que ça tourne mal. Très mal. Et si le début est plus lent, le temps de mettre en place le décor et les différentes personnalités de la troupe, le milieu du roman nous fait basculer dans l’action et l’horreur. Âmes sensibles s’abstenir.
J’ai aimé la suite de péripéties, le stress qui monte, les scènes horribles où les un.es et les autres tombent, mais aussi et surtout la psychologie derrière. La quête de chacun.e, les motivations des jeunes comme des ultra riches qui leur font face, chacun.e avec sa nuance. On sent d’ailleurs que c’est un livre « du temps », l’autrice s’étant assurée de mettre en scène des personnages diversifiés : Tessa est innu, Mégane est autiste, Emrick est peut-être gai… et ça leur donne une couleur sans pour autant que cette « différence » soit le cœur du récit, preuve qu’on dépasse un cap !
En terminant, je dois quand même dire que ce livre devrait venir avec un énorme TW : celles et ceux qui ont une sensibilité particulière pour les animaux devraient éviter. Après tout, on parle de chasse… et personne sur place ne fait dans la dentelle !
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