Ça a été soudain. Un « clang ! » puissant, inattendu. Sa voiture avait percuté un cycliste sur le bord de la route de campagne. Mais voilà, au lieu de s’arrêter, l’adolescent panique et se rend au chalet de son grand-père. Sauf qu’il a beau avoir fui l’accident, la culpabilité, elle, ne le lâche pas…
Paru dans la collection « micro » qui propose de courts textes écrits dans une langue parlée, clang ! aborde la thématique de la culpabilité dans un récit qu’on lit d’un seul souffle. Pour tous et toutes.
La collection « micro » m’intriguait et celui-ci est le premier livre que je voulais lire puisque c’est l’éditrice de la courte échelle, elle-même, Carole Tremblay, qui était aux commandes. Réputée pour son écriture intelligente, surprenante, l’autrice ne m’a jamais déçue… et pas plus cette fois-ci !
En effet, clang ! est vraiment réussi. La plume est vive, nerveuse, constituée de phrases courtes écrites dans une langue orale qui nous plongent instantanément dans le malstrom de pensées du narrateur. Dès le départ, on est avec lui, valsant entre panique et culpabilité alors qu’il « parque » son « char » chez son grand-père et remonte peu à peu le fil des évènements. Le clang !, oui, mais aussi le party avant, cherchant un coupable, quelqu’un à qui il pourrait en vouloir plutôt que lui-même. L’écriture est dense, impossible à lâcher, alors que l’autrice rend les pensées du narrateur en alternance avec la description des sensations physiques de la panique. On y croit complètement et chapeau pour la cohérence de la langue dont l’oralité est tenue du début à la fin sans faux pas. L’intrigue est aussi forte, tant dans la première partie que la deuxième. Je ne veux rien divulgâcher, ici, mais disons que l’autrice a trouvé une façon surprenante (mais très crédible) de dénouer l’histoire sans l’étirer, pour rester dans ce format court, percutant, parfait pour un lectorat peut-être plus récalcitrant. À découvrir !
À noter : bien que je sache très bien que beaucoup d’adolescent·es sont ouvert·es à toutes les couleurs, je sais aussi qu’il existe des milieux dans lesquels les couleurs sont encore hyper codifiées et je ne suis pas sure du choix graphique pour cette collection, notamment pour ce clang !, mauve et rose. J’en connais plusieurs que ça n’embêtera pas du tout, mais je sais aussi pour le voir au quotidien que de nombreux élèves (et ici le choix du masculin est tout à fait réfléchi) n’y accorderont juste aucune attention à cause de ces couleurs, ce qui est vraiment dommage !
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