Sept Clones - Sept

Nous sommes en 2093. L'humanité s'est avancée aux confins du système solaire et a rencontré une intelligence extra-terrestre qui refuse cependant d'aller au-delà de ce premier contact tant que les humains ne se seront pas unis autour d'un seul président. Pendant que la campagne électorale bat son plein, sept hommes sans connexion apparente sont victimes d'hallucinations qui leur font prendre conscience d'un lien les unissant et d'une mission qu'ils auraient à accomplir ensemble : ils sont clones et doivent tuer le président nouvellement élu de l'humanité.
 
Dans le cadre strict imposé par le format de la collection 7 où tous les albums tournent autour de sept personnages, Louis et Stéphane de Caneva nous proposent un récit de science-fiction rapide, nerveux et aux ambiances dignes de certains des grands classiques de la science-fiction, de Blade Runner à Total Recall. Le premier tiers du livre, consacré à la mise en place et la rencontre des personnages, est plus psychologique mais, dès que le groupe prend forme, le rythme du récit s'accélère pour se finir en apothéose. Il s’adresse toutefois à des lecteurs avancés et âgés de plus de 14 ans étant donné la complexité de l’intrigue et de certaines scènes plus brutales.
 
Mon avis
 
Même après une deuxième lecture, je ne suis toujours pas sûr de savoir si j'aime ou non "Sept clones". Graphiquement, c'est une réussite. Le livre est un bel objet, le dessin est soigné - les décors des différents mondes sont très immersifs, c'est un plaisir - et il y a plusieurs bonnes idées comme celle d'associer à chaque clone une gamme de couleurs différente pour mieux repérer les sauts de l'un à l'autre lors de la lecture.
 
Est-ce alors du scénario que vient la déception ? Oui et non. Plus précisément des contraintes du format. Il a fallu faire tenir en un seul album sept personnages et une intrigue qui auraient justifié une série à eux seuls. Alors, pour arriver à faire tenir tant de monde sur 64 planches, Louis a dû prendre quelques raccourcis qui nous amènent très - trop - rapidement du début à la fin de l'histoire, précipitant au passage quelques pistes qu'on aurait aimé voir se développer lentement. Résultat : Après une longue mise en situation, le lecteur fonce à travers l'espace et les rebondissements pour aboutir à une conclusion plutôt déconcertante et qui laisse songeur. Et quand se referme la dernière page, on se dit : Dommage, cette précipitation...

Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par La stratégie Ender et Guerre éternelle. 

Merci aux éditions Delcourt pour la bande dessinée!