Dans l’extrême sud du Chili, où Paolo a grandi avec ses parents dans la pauvreté, personne n’arrive par hasard, surtout pas Angel, un dangereux meurtrier qui a décidé de tuer les habitants de la maisonnette pour y trouver refuge. Toutefois, quelque chose flanche en lui devant le gamin et il ne le tue pas. Lentement, les deux apprennent à cohabiter et s’apprivoisent.
Lorsqu’apparait au bout du chemin Luis, un riche érudit de Valparaiso, l’équilibre tangue, l’affection de Paolo valsant entre les hommes et Angel maitrisant très mal cette jalousie qu’il n’a jamais connue. C’est sur le chemin de la foire de Punta Arenas, premier voyage de Paolo et retour vers des terres connues et des fantômes pour les deux hommes, que leur destin se jouera…
Roman réaliste qui propose un univers masculin aux personnages très typés, Les larmes de l’assassin offre une réflexion sur la deuxième chance, sur la capacité d’un homme de changer au contact des autres et sur les liens fragiles de la confiance. Récipiendaire de nombreux prix, ce livre s’adresse tant à un public adulte qu’adolescent et est accessible aux lecteurs intermédiaires.
Mon avis
Je suis tombée en amour dernièrement avec
Le temps des miracles et j’ai eu envie de prolonger un peu mon bonheur en ouvrant un autre roman d’Anne-Laure Bondoux… qui s’est révélé fort différent, mais offrant une expérience littéraire tout aussi forte. Si j’ai eu un peu de mal au début, le départ étant assez lent et les personnages tellement enfermés dans leur carapace, tellement afutés, qu’il est difficile de s’y attacher, je me suis rapidement retrouvée enchainée aux pages.
En effet, lentement on découvre deux êtres marqués par l’absence d’amour, par la solitude, par l’âpreté de la vie comme eux se découvrent l’un, l’autre et s’apprivoisent. Le traitement est sobre, mais les phrases courtes sont pourtant porteuses de bien des sentiments humains. L’histoire s’ouvre, complexe, et propose des personnages qui se révèlent fragiles et bouleversent les visions manichéennes du monde parce que ce qu’on croyait d’un noir d’encre vire au gris pâle… Le mal existe-t-il vraiment? Et l’innocence?
En bref? Une écriture simple au service d’une histoire bouleversante, celle de personnages fort différents, mais unis par une espèce de violence intérieure, une sauvagerie au départ qui se transforme doucement en humanité au contact de l’autre…
Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par
Le temps des miracles et
Je mourrai pas gibier.
Bonjour,
Ce qui m'a frappée dans ce roman, c'est le rapport des personnages avec la culture, soit les livres, tout particulièrement la poésie et plus loin dans l'histoire la musique. Comme si l'art était un catalyseur pour atteindre un idéal moral. Roman de la rédemption, de la métamorphose... C'est intéressant aussi de réfléchir sur la symbolique des lieux, ou sur les liens d'intertextualité qu'on peut établir avec d'autres oeuvres. Le renard m'a fait pensé au Petit Prince de St-Ex, le bûcheron qui vit en ermite dans la forêt m'a rappelé diverses représentations d'ermites érudits et courtois. Bref, j'ai beaucoup aimé!