Émilie aime bien la nuque de Raphaël (et le garçon en entier à vrai dire), mais elle n’ose pas trop s’approcher. Micheline, elle, est une vraie girouette et s’éprend de tout ce qui bouge, n’hésitant pas à faire de grandes déclarations à l’élu de son cœur du moment. Noémie souffre de sa timidité et a de la difficulté à s’affirmer alors que Mathieu regarde de loin la fille parfaite et qu’Antoine guette les signes du destin pour voir s’il a une chance avec Émilie… La vie quotidienne, quoi!
Récit réaliste qui s’intéresse au quotidien d’une bande d’adolescents en quatrième secondaire et à leur évolution, Glorieux Printemps touche les thèmes de l’amitié, de l’amour, des relations parents-enfants et des envies de liberté, le tout présenté dans un vocabulaire très québécois et un style dépouillé, accessible.
Mon avis
C’est parce que la librairie Monet l’a mis dans son billet de
La crème d’Avril que j’ai découvert cette bande dessinée qui était à l’origine un blogue tenu par une graphiste en année sabbatique. On y disait que l’auteure arrivait à rendre avec justesse la vie parfois ingrate des années du secondaire, donc j’ai été tentée!
Et? Eh bien, de prime abord j’ai été surprise par la langue. Habituée à des bd plus « classiques », ou à des romans graphiques tels les Paul, le langage très québécois m’a déstabilisée dans les premières cases, puis je me suis habituée. Et c’est vrai que le récit est empreint d’une grande authenticité. J’avais même parfois l’impression d’être un peu voyeuse, découvrant des situations que je retrouve vraiment dans l’école où je travaille, des conversations et des gestes typiques d’une période où il est parfois difficile de vivre avec soi et avec les autres.
C’est donc un univers où beaucoup pourraient se reconnaître et qui a de l’intérêt dans l’évolution des personnages (qui continuent d’ailleurs de vivre sur le site de
Glorieux Printemps ici). En outre, c’est agréable pour l’œil, les planches mettant vraiment l’accent sur les personnages, avec peu ou pas de décor, et les cases étant très libres dans le format. Les traits noirs et les aplats de gris apportent aussi un côté artisanal qui sied bien le propos.
Questions à Sophie Bédard!
À quel moment la bd est-elle devenue le moyen de vous exprimer?
Dès le début de mon secondaire, j'ai fait de la bande dessinée à temps perdu. Au cours des années, je me suis tout simplement mise à y consacrer de plus en plus de temps. C'est venu naturellement. J'aime raconter des histoires en misant sur les expressions faciales des personnages, sur leur langage corporel. Jouer avec les silences, le rythme.
Glorieux Printemps est-il constitué de souvenirs, de fait vécus?
Pour l'histoire, je me suis bien sûr inspirée de mon propre secondaire, mais ce n'est pas autobiographique.
Le choix d'un français très "québécois" s'est-il fait naturellement?
Oui, c'est venu naturellement, je voulais que les personnages s'expriment de la même façon que moi. Alors oui, il y a des sacres, du joual, etc., et je ne me censure pas du tout!
Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par
Celle que je ne suis pas et
Le fantôme d'Anya.
Merci aux éditions Pow Pow pour la bande dessinée!
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