Salomé se voit forcée de partir en Suisse pendant quatre semaines avec sa famille, le couple parfait que forment ses parents et la bonne humeur incarnée qu’est sa sœur. En plus de devoir quitter sa meilleure amie et de mettre une croix sur la possibilité de séduire enfin le frère de celle-ci, Salomé doit vivre dans la chambre de Yseult, la fille du couple avec qui ses parents ont fait un échange de maison. La chambre en question est glauque et renferme une pensionnaire non-désirée : une immense araignée. Quand la pluie se met de la partie, la vie de famille devient infernale et Salomé tente de sortir de son isolement en écrivant à sa meilleure amie restée au Québec, puis à Yseult elle-même. Ce qu’elle découvrira de la jeune Suisse l’amènera à poser des gestes inattendus.
Roman réaliste dont l’histoire se passe dans une Suisse très touristique, L’Échange aborde les thèmes de la vie familiale, mais aussi de la dépression et de l’anorexie. Assez court, le livre pourra plaire aux lecteurs débutants et intermédiaires qui y retrouveront un rythme assez rapide et une narratrice très expressive.
Mon avis
J’avais bien aimé le ton léger et la plume d’Isabelle Gaul dans
Le yoga c’est pas zen et j’ai donc eu envie de lire ce deuxième roman de l’auteure (malgré la couverture qui représente bien le récit, mais qui me semble un peu sombre…).
Et ? Eh bien, je ne suis pas particulièrement emballée, mais je ne suis pas déçue non plus. J’ai beaucoup aimé la narratrice qui a une façon très colorée de raconter ce qu’il lui arrive et j’ai vraiment apprécié les multiples surnoms qu’elle donne à sa jeune sœur « sur l’extasy du bonheur ». L’histoire est aussi sympathique, mais il m’a manqué un je-ne-sais-quoi pour me faire réellement accrocher. Comme s’il y avait trop de pistes lancées et trop peu qui sont réellement exploitées.
En bref? Un livre agréable, une lecture d’été parfaite pour celles qui seront obligées de voyager avec leur famille!
Questions à Isabelle Gaul, l'auteure !
Comment est née cette histoire?
J’ai commencé à imaginer cette histoire alors que j’étais en Suisse. J’y ai passé cinq semaines à l’été 2012. Moi aussi, j’ai effectué un échange de maison! C’est un pays fascinant où effectivement, tout semble « parfait » en apparence. Je me suis donc amusée à imaginer une histoire où derrière ce portrait idéal, mon personnage ferait des découvertes plus sombres.
Quant à Salomé, je l’avais en tête depuis quelque temps et je la trouvais parfaite pour camper cette histoire.
Personnellement, j’adore ce prénom et c’est peut-être même celui que j’aurais donné à ma fille si j’en avais eu une. (J’ai deux garçons!) Bref, je me suis simplement amusée à imaginer qu’elle en voulait à ses parents de l’avoir baptisée ainsi, et, de fil en aiguille, son caractère un peu « bougon » s’est naturellement imposé! Puis, en la plongeant en Suisse dans l’univers d’une autre adolescente, je lui faisais prendre conscience de sa propre existence. C’est souvent ce qui arrive quand on fait un voyage, n'est-ce pas?
D'où est venue l'envie d'aborder les thèmes des idées suicidaires et de l'anorexie?
Au départ, je n’avais pas en tête d’aborder de thématique précise. Les thèmes se sont imposés en cours d’écriture, en gardant à l’esprit l’idée d’opposer les apparences parfois trompeuses et la réalité. Yseult et Marisa, la sœur de Salomé, pouvaient donner au monde une image de « perfection », alors qu’à l’intérieur d’elles-mêmes, elles vivaient beaucoup de noirceur et de désespoir. Pour chacune, cette douleur s’est manifestée de façon différente.
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Merci aux éditions Pierre Tisseyre pour le roman!
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