La mafia du chocolat

Depuis que son père, parrain de la Mafia, a été tué d’une balle dans la tête, Anya s’est concentrée sur la survie de sa petite cellule familiale : sa grand-mère gravement malade, son grand frère déficient et sa jeune sœur. Cependant, un beau jour elle laisse libre court à sa colère quand elle se fait agresser par son petit copain et, à partir de là, les choses dérapent. Il faut dire que quand ledit Gable est empoisonné par du chocolat Balanchine, tout droit sorti de la fabrique familiale, elle est une suspecte idéale. Habituellement discrète, Anya devra accepter de prendre sa place dans le monde et dans sa famille si elle veut pouvoir régler les choses et survivre à l’embauche de son grand frère dans l’industrie familiale ainsi qu’à son fort penchant pour le fils du procureur de la ville…

Roman dystopique qui a comme prémisse un monde où les ressources sont plus rares et où le chocolat fait partie des aliments interdits, La Mafia du chocolat reste pourtant très réaliste. Oui, la nature a changé, la végétation est quasi absente et il n’y a plus de fabrication de vêtements par exemple, mais les jeunes vont à l’école et font des sorties semblables à celles que connait tout adolescent. Cela permet aux lecteurs plus faibles de conserver leurs repères habituels et donc d’avoir plus de facilité à plonger dans ce roman riche en rebondissements.

Mon avis

Oh que j’ai aimé ce roman! Il faut dire que pour la gourmande que je suis, l’idée de départ est intéressante et, si j’ai eu peur d’assister à une romance un peu fondante à l’arrivée du fils du procureur de la ville, j’ai été agréablement surprise par le récit dont l’intrigue est vive et captivante du début à la fin.

Le vrai talent de Gabrielle Zevin est dans la création de personnages et dans la personnalité qu’elle leur dessine en quelques détails; le chapeau de Win, l’écriteau de la Souris, une jeune muette, le placard à chocolat de Nana et plus encore. Le personnage de Leo est d’ailleurs vraiment intéressant et apporte une dimension peu vue en littérature jeunesse. Avec cet homme dont l’esprit n’a pas évolué depuis ses neuf ans, année de son grave accident, Anya doit faire preuve de diplomatie et de tact. Et là est la force de cette héroïne décidée, droite, réfléchie. Elle porte sa famille à bout de bras et est responsable, ce qui influence ses actions. Cela donne en plus du corps à sa vie et une texture à la relation qui se développe entre elle et Win, le fils du procureur et donc l’ennemi.  Celui qui menace tout ce en quoi elle croit et pour lequel elle se bat.

Seul bémol pour moi, j’ai été un peu énervée par les références incessantes aux conseils que le père d’Anya lui a donnés et qu’elle ressort sans cesse durant la première partie du roman. Heureusement que le vent tourne et que, face au retour des Balanchine dans sa vie Anya doive s’émanciper parce qu’elle développe alors ses propres références.

En bref? Une dystopie différente, très réaliste, une héroïne forte qui nous entraine dans une intrigue passionnante! 

Le deuxième tome est sorti: La fille du parrain!

Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par Mon père est un parrain et Nox. 

Merci à Albin Michel Wiz pour le roman!