Billet rédigé par Eve Patenaude
Suite à la quasi annihilation de la race humaine, un groupe de survivants a trouvé refuge sous terre, la Surface étant déclarée toxique par les autorités. Au sein d’une société hyper rigide, hommes et femmes vivent désormais sous le contrôle d’une puce qui leur est implantée dans le cerveau et qui les connecte en permanence au Lien, genre de système d’exploitation entraînant la suppression de leurs émotions. Ils se lèvent le matin, exécutent leurs tâches, se couchent le soir comme des robots. Lorsqu’un sujet accumule un trop grand nombre de défaillances à son dossier, il est désactivé (éliminé).
Zoe vit parmi ces gens, mais contrairement à eux, elle « glitche », c’est-à-dire que son système bogue par moments. Elle parvient alors à se déconnecter du Lien et se met à éprouver toutes sortes de sensations bannies de la communauté : peur, excitation, amour, etc. Elle sait que ça peut lui valoir la désactivation, mais la vie lui paraît si intense lorsqu’elle est déconnectée! Elle cache le mieux possible son anomalie, mais on dirait bien qu’elle n’est pas la seule à glitcher. À l’Académie qu’elle fréquente, son camarade de classe Maximin se risque à lui caresser les cheveux, comportement hautement déviant. Puis, il y a ce garçon qu’elle surprend plus d’une fois en train de l’observer dans le métro. Est-il un Régulateur chargé de la surveiller jusqu’à ce qu’elle se trahisse… ou serait-il lui aussi un glitcher?
Voici une dystopie classique avec son instance supérieure qui a pris le contrôle de la société après une catastrophe planétaire, son peuple réduit à l’état d’esclavage, son groupe de résistance, et cette jeune fille sur les épaules de qui repose le sort de l’humanité. Glitch est présenté comme le premier tome d’une trilogie; aussi ne faut-il pas s’attendre à ce que grand-chose soit réglé en refermant le livre. Amour, confiance, oppression et désir de liberté forment la trame du récit, le tout à la sauce cyborg. Il s’adresse aux lecteurs intermédiaires, surtout les filles.
Mon avis
Je suis une grande amatrice de dystopies. J’en ai lu plusieurs et je dois dire que celle-ci ne se démarque pas particulièrement du lot. Avec sa tendance à axer l’intrigue sur l’histoire d’amour, mettant en scène un traditionnel triangle amoureux, j’ai eu l’impression de lire une version édulcorée de Uglies et Pretties (Thalie-David-Zane) ou de Hunger Games (Katniss-Peeta-Gale). Pourtant, ici, l’auteure nous offre un Adrien parfait et un Max obsédé par le sexe, haineux, imprévisible, voire violent. Il est tellement désagréable qu’on le déteste tout de suite, et l’effet du triangle amoureux, pourtant tellement appuyé, est gâché. Arrivée au milieu du livre, j’en étais à me dire que l’auteure était passée à côté de quelque chose et qu’un personnage plus nuancé aurait augmenté le plaisir de lecture. Cependant, la deuxième moitié du roman m’a permis de mieux apprécier Max (pas en tant que personnage, mais comme catalyseur); son côté sombre contribue à faire avancer le récit. Et il vient donner un petit peu de croquant à un texte sinon plutôt mielleux.
Ceci dit, l’univers est clairement défini et plusieurs idées sont intéressantes, notamment la mutation des humains en ordinateurs, les pouvoirs que possèdent certains glitchers, les motivations mystérieuses de la Résistance et le rôle trouble que joue la Chancelière. J’espère que le côté politique sera plus exploité dans le prochain tome, que je prendrai plaisir à lire malgré mes réserves.
Bref, une dystopie un peu convenue, mais qui se lit bien et qui pourrait accrocher les filles qui ont envie de découvrir le genre.
Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par Promise et Divergence.
Merci aux éditions Robert Laffont pour le roman!
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