Pour ses dix-huit ans, Alan ne demande qu’une chose à son père : des informations sur sa mère. Alors que ce dernier s’est jusqu’alors muré dans le silence, il accède cette fois à la demande de son fils et lui donne l’adresse d’Ellen. Alan s’empresse donc d’aller retrouver cette dernière à Londres, mais Ellen n’a pas le temps de répondre à toutes ses questions et doit partir à Prague pour le travail. Bien décidé à ne plus vivre sans elle, Alan s’impose dans ce périple qui s’avérera beaucoup plus mouvementé qu’il n’aurait pu l’imaginer. Bientôt traqués, mère et fils apprendront à se connaître sous les balles de l’ennemi…
Abordant le thème intime de l’absence de la mère, Mikaël Olliver déjoue ici les attentes en invitant ses personnages dans un thriller haletant, rempli de rebondissements. La narration alternée entre les deux personnages principaux installe un rythme de lecture et permet de mieux comprendre chacun des protagonistes, mais les thèmes abordés et la complexité de l’intrigue s’adressent davantage à un public averti et d’un bon niveau de lecture.
Mon avis
J’ai été attirée par ce bouquin grâce à la couverture, attrayante à souhait. J’avais pourtant en tête, grâce au titre, que j’allais lire quelque chose d’intime, de posé. Quelle ne fut pas ma surprise! En effet, l’auteur traite du thème de l’abandon de la mère de façon fort rafraichissante et, s’il offre à ses personnages de courts moments de répit pour apprendre à se connaître et se dévoiler, la rencontre est avant tout brutale, entourée de peur, rapide. Tout ce qui se passe entourant le travail d’Ellen et le complot dont elle est victime est fascinant et fait de ce roman un tourne-page irrésistible.
L’écriture de Mikaël Ollivier aide à garder le lecteur captif, étant comme à son habitude fluide et précise, agréable à lire. Toutefois, je dois dire que je m’attendais à un peu plus dans ce cas. En effet, l’alternance des narrations est intéressante, mais j’aurais aimé plus de changements entre les voix des narrateurs. Alan a dix-huit ans et a été protégé de toute sa vie alors que sa mère a quarante-trois ans et a beaucoup, beaucoup de vécu. Comment peuvent-ils parler, penser de la même façon?
Outre ce problème stylistique, je dois dire que le personnage de la mère m’a vraiment accrochée au récit. Il est bien travaillé, tout en nuance et révélant peu à peu une façon différente de voir la vie, si bien qu’on comprend qu’il n’y a pas eu « d’abandon » au sens où on le conçoit. Ellen se dévoile dans ses réactions face à l’arrivée de son fils, mais aussi dans sa relation avec le père de ce dernier. Cet amour plus grand que nature qui ne peut survivre au quotidien, mais est resté bien vivant malgré toute cette absence, c’est un thème plus « adulte », peut-être moins accrocheur pour des ados, mais qui m’a personnellement ravie.
Attention toutefois, si le roman est captivant, la fin est un peu trop rapide, comme si l’auteur avait décidé qu’il était temps que ça se termine, mais que son intrigue était rendue trop complexe pour pouvoir être vraiment fermée. La fin ouverte est bien, ces héros qui n’en sont pas gardant pour eux leur possible avenir, mais trop d’éléments restent en plan. Petit baume cependant, j’ai beaucoup aimé l’idée de cet origami que la mère partage avec le fils et qui prend tout son sens à la fin du bouquin. Un petit plus apprécié!
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Merci à Dimédia pour le roman!
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