Yakusa Gokudo tome 1 - Les otages du dieu-dragon

Saburo est un Yakusa exemplaire. Éduqué par un clan respectueux des règles de l’art, il s’élève rapidement dans la hiérarchie et est promis à un avenir brillant. Toutefois, alors qu’un règlement de compte a lieu sur la plage, il aperçoit au loin une jeune femme qui semble sortir de l’eau et qui ressemble en tout point à la princesse Otohimé, personnage mythique dont l’histoire a baigné son enfance et dont il porte l’effigie en tatouage. Décidant de sauver cette inconnue qui semble traumatisée et muette, il prend le risque de froisser ses patrons, la police ainsi que ceux qui recherchent activement ladite inconnue et qui sont prêts à bien des choses pour la récupérer.

Récit d’aventures qui plonge le lecteur dans l’univers des yakusas, ce roman aborde aussi la question de la traite de personnes, des relations entre le Japon et la Corée ainsi que du sentiment du clan. Tout en action et en rebondissement, sans oublier le suspens qui tient en haleine une bonne partie de la lecture, Yakusa Gokudo est accessible aux lecteurs intermédiaires.

Mon avis

Michel Honaker frappe fort avec ce roman qui saura captiver les amateurs du Japon en général et de sensations fortes en particulier, tout en ouvrant une fenêtre sur une réalité cachée. En effet, désirant depuis longtemps écrire une histoire à propos du Japon, l’auteur a été inspiré par son épouse qui a évoqué des « disparus » japonais qui font partie des tabous du Japon, le gouvernement ne voulant pas risquer de perturber ses relations diplomatiques avec la Corée du Nord.

Fort intéressant, ce thème a été mis en centre de l’intrigue et utilisé de façon originale, l’auteur mettant en scène un personnage principal tout en nuances qui a des convictions fortes et n’hésite pas à aller contre l’autorité quand il est question de ses valeurs. À travers les conséquences des choix de Saburo, on découvre tout ce qui se trame, côté légal et illégal, en lien avec ces « disparus » japonais. J’aime quand la fiction donne envie de s’intéresser à la réalité!

Par ailleurs, j’ai aimé voir Saburo se débattre avec ses valeurs et l’ordre de ses priorités quand vient le temps de choisir entre Mariko et son clan. Il faut dire que cette dernière part avec une longueur d’avance puisqu’elle lui rappelle un vieux conte, une princesse sortie des mers. En outre, ce conte est merveilleusement bien utilisé tout au fil du récit, refaisant surface à des moments inattendus et liant les différents rebondissements. C’est vraiment une belle trouvaille. On sent dans son utilisation que l’auteur connait bien le Japon, impression qui se renforce grâce aux multiples détails du quotidien et à la description des décors dont il parsème son roman à notre grand bonheur.

En bref? Une histoire captivante basée sur une réalité troublante ! 

Si vous avez aimé, vous pourriez être tenté par Hanaken et Young Samouraï. 

Merci à la maison d'édition Flammarion pour le roman!